Subvention à la presse : la FMEJ appelle au dialogue avec toutes les organisations professionnelles
La Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a appelé à l’ouverture d’un dialogue avec toutes les organisations professionnelles représentatives des employés et des éditeurs autour d’une subvention publique à la presse qui soit juste et équitable.
Le Conseil fédéral salue, dans ce sens, le communiqué publié par le Bureau exécutif au sujet d’un soi-disant accord social portant sur une prétendue augmentation des salaires au sein des entreprises de presse, sans que la Fédération, qui est l’organe historique et le plus représentatif du secteur, ne soit informée de son contenu, ni invitée à en discuter ou à le signer”.
Le Conseil fédéral souligne qu’il place les ressources humaines au premier rang de ses priorités et soutient l’amélioration de leurs conditions, qualifiant ledit accord bilatéral, voulu comme un acte imposable à tous, comme une « initiative anticonstitutionnelle, illégale, anti-déontologique ». Cet accord, estime la même source, a pour objectif de semer la division et la zizanie, au lieu d’être une initiative sérieuse et mûre à même de profiter aux ressources humaines de manière juste et équitable.
Le communiqué précise que le Conseil fédéral, après avoir pris connaissance du contenu de cet accord non contraignant pour ceux qui ne l’ont pas signé, « s’étonne de la division des rédactions, dans le cadre de cette prétendue augmentation, entre les journalistes ayant quatre ans d’ancienneté et les autres. Le Conseil assure, dans ce sens, que s’il avait été invité à discuter de cet accord, il n’aurait jamais accepté une telle injustice qui privera la plus grande partie des employés des entreprises de presse d’acquis dont tout le monde devrait bénéficier ».
Le Conseil fédéral s’est également étonné de la façon dont cette prétendue augmentation a été injustement répartie entre les entreprises de presse, d’autant plus que cette augmentation est liée à la subvention et que les critères de répartition de ce soutien important consenti par l’État, pendant la pandémie de Coronavirus, n’étaient ni justes ni équitables.
La même source explique, dans ce cadre, que 20 % des entreprises de presse se sont accaparées 80 % de cette aide, qui a dépassé 50 milliards de centimes en trois ans. Ainsi, le plafond annuel de l’aide accordée à certains journaux imprimés, et qui ne dépassait pas auparavant 240 millions de centimes, est passé suite à ce soutien exceptionnel, à 2 milliards de centimes annuellement, tandis que des journaux électroniques dont le plafond de soutien ne dépassait pas 60 millions de centimes, ont vu ce montant passer, au moyen de ce soutien exceptionnel, à un milliard de centimes par an. Au même moment, le soutien accordé à 80% du tissu entrepreneurial médiatique a diminué, si bien que pour certaines institutions, il ne dépasse pas 3 millions de centimes.
Le Conseil fédéral a fait observer qu’il y a une volonté à lier la subvention à ces critères « illogiques et injustes », ce qui fait que tout accord social en vue d’une augmentation forfaitaire unifiée relève de « l’injustice et de l’absurde », estimant que tout accord ou convention collective doivent être liés au montant de la subvention perçue par les entreprises de presse.
« Il n’est pas raisonnable que ceux dont les subventions ont été multipliées par 20 pour atteindre des milliards, se vantent d’avoir augmenté, de manière sélective, les salaires des employés à hauteur de mille ou deux mille dirhams, car finalement cette augmentation ne sera que des miettes pour détourner les regards, alors que pour une entreprise dont le soutien ne dépasse pas 30.000 dirhams, une telle augmentation sera synonyme d’une condamnation à mort », déplore la même source.
Le communiqué souligne que « cette improvisation n’est qu’une fuite en avant qui fera partie du problème plutôt qu’une solution que prônent les sages et les personnes bien intentionnées ».
Par ailleurs, le Conseil fédéral s’est étonné du « silence observée jusqu’à présent sur les élections du Conseil national de la presse, qui a été reconduit pour six mois afin de pouvoir organiser cette échéance constitutionnelle et légale », ainsi que des « manœuvres qui visent à saper le droit des journalistes et des éditeurs de choisir leurs représentants, comme en témoigne la proposition de loi qui a trahi des intentions de désignation et de manipulation des critères de représentativité à des fins d’exclusion ».
« La proposition de loi en question, rappelle le conseil, a été retirée mais les intentions qui la sous-tendent demeurent, des intentions qui sont à la base de cette légèreté qui préside à la gestion du dossier social des journalistes et travailleurs des entreprises de presse ».
La même source considère que « la Fédération a été, depuis deux décennies, un partenaire sérieux et crédible », invitant « les sages à intervenir pour arrêter cette hémorragie et prendre soin de ce secteur médiatique nécessaire à la démocratie, face à certaines initiatives surréalistes qui ne peuvent jamais tordre le cou de la réalité de l’état de droit et du fait que la Fédération est un acteur incontournable », du point de vue de la raison, de la logique et de la loi.
D’autre part, ajoute le communiqué, les participants à la réunion de Laayoune ont salué l’initiative innovante de la Fédération et de sa section locale d’ouvrir un dialogue sérieux et approfondi avec les collègues espagnols concernant les relations de voisinage maroco-espagnol, saluant l’institutionnalisation de ce dialogue qui vise à construire des liens de confiance entre les provinces du sud et les Iles Canaries d’une part, et entre les deux royaumes voisins, de l’autre.
Ils ont estimé que la contribution de la Fédération à la diplomatie parallèle est « une responsabilité que nous avons exercée dans les quatre régions du Royaume, envers l’Algérie à Oujda, envers la Méditerranée à Tanger, envers la Mauritanie à Dakhla, et aujourd’hui en faveur du renforcement des relations chaleureuses entre Madrid et Rabat, depuis la ville de Laâyoune ».