Sarkozy lance un appel au dialogue à la Turquie

A trois jours de l’examen par le Sénat de la proposition de loi sanctionnant la négation des génocides, Nicolas Sarkozy a invité la Turquie à faire prévaloir le dialogue et la raison à propos d’un texte qui, assure-t-il, ne vise "nullement un peuple ou un Etat en particulier".

A Ankara, le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a appelé vendredi les sénateurs français à rejeter ce texte dont le vote, le mois dernier à l’Assemblée nationale, avait provoqué la fureur de la Turquie.

Celle-ci avait rappelé son ambassadeur à Paris et annulé toutes les rencontres politiques, économiques et militaires prévues avec la France ainsi que l’autorisation accordée aux avions de chasse et aux bâtiments de l’armée française d’atterrir ou d’accoster en Turquie. (voir )

Même si elle ne désigne pas de pays en particulier, la proposition de loi vise clairement la Turquie pour le massacre d’un million et demi d’Arméniens en 1915, qu’Ankara n’a cessé de contester depuis.

En visite en Arménie, début octobre, Nicolas Sarkozy l’avait mise en demeure de reconnaÂŒtre rapidement sa responsabilité, la Turquie voyant dans cet empressement un geste en direction des quelque 500.000 Français d’origine arménienne à l’approche des échéances électorales de 2012.

"Je souhaite que nous sachions faire prévaloir la raison et maintenir notre dialogue, comme il sied entre deux pays amis et alliés", écrit le président français dans une lettre au Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, dont le texte a été diffusé par l’ambassade de France à Ankara.

Le but de cette proposition de loi "est de protéger la mémoire des membres de notre communauté nationale qui ont eu trop longtemps le sentiment que l’on niait la réalité de ce que leurs ancêtres avaient vécu et de les aider ainsi à refermer les plaies ouvertes il y aura bientôt 100 ans".

Défendue par la députée UMP Valérie Boyer, élue d’une ville, Marseille, où la communauté arménienne est forte, la proposition de loi prévoit de punir d’un an de prison et 45.000 euros d’amende la négation d’un génocide reconnu par la loi française, comme c’est le cas du génocide arménien depuis 2001.

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