Accueillie chaleureusement sur scène, sous une pluie d’ovation des festivaliers, Saida Charaf, une chanteuse complète de par sa voix pesante et sublime et sa présence charismatique sur scène, a pu emporter le public présent parmi les habitants de Chichaoua et ses hôtes dans un long périple, à la découverte de la richesse et de la diversité de tout un patrimoine musical qui fait déjà la fierté de tous les Marocains.
Pour ce spectacle de haute facture, cette chanteuse au talent des plus confirmés n’a pas hésité à puiser dans un répertoire bien garni de la musique marocaine, en sélectionnant, comme pour satisfaire des goûts parmi les plus raffinés du public présent, une chrestomathie des plus belles et mémorables chansons.
Et ce n’est pas tout puisque Saida Charaf, comme à l’accoutumé, a su vite créer une interaction avec ses aficionados en les emmenant, dans une spontanéité et une aisance inouïes, à se livrer à l’exercice des répétitions collectives de nombre de refrains de titres parmi les plus emblématiques de la chanson marocaine.
Près de deux heures durant, Saida Charaf a pu donner de son mieux en réussissant à « surfer » en toute aisance entre différents styles de la musique marocaine à commencer par le hassani, en passant par le chaabi, avant de s’envoler dans une belle aventure culturelle, le temps d’interpréter quelque chansons orientales des plus classiques (Maouals), puis de revenir pour gratifier le public d’une kyrielle de chansons du Rai sans omettre, les rythmes et sonorités de la musique gnaouie et de celle ghiwanie.
Devant un public assoiffé de renouer avec le patrimoine musical national aux rythmes et sonorités des plus captivants, Saida Charaf, dans un souci de donner ce qu’elle a de meilleur, et tout en arborant l’étendard national, a interprété, avec brio et à la manière des grands-maitres, une série de chansons patriotiques des plus emblématiques, à l’instar de « Sawt Al Hassan », « Laâyoune Aainiya »…..
Un moment de toute beauté pour donner ainsi, libre cours à une interaction magique avec les festivaliers, en leur offrant l’opportunité tant attendue de réitérer et exprimer de « vive voix » leur attachement indéfectible aux fondamentaux et à l’intégrité territoriale du Royaume sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Auparavant, les festivaliers ont été conviés à suivre une série de shows folkloriques assumés avec brio, par la troupe de Massoud Chichaoui, suivie de l’orchestre Chichaoua en compagnie de Habib et Sekouri mustapha, qui ont interprété, pour le bonheur et le plaisir de l’assistance, une série de chansons de la musique chaabie.
Et l’aventure musicale va se poursuivre avec des rythmes et des sonorités de la musique amazighe, après la succession sur scène du maestro Outaleb El-Mezoudi qui a bien voulu offrir à ses fans, un cocktail « musical » varié composé de ses propres chansons, mais aussi de titres emblématiques des « Rwaess » (Maitres) parmi les plus anciens et les plus connus de ce genre musical.
Dans une déclaration à M24, la chaine télévisée de l’information en continu de la MAP, Saida Charaf a dit toute sa joie et sa fierté de se retrouver à Chichaoua, une terre « agricole » par nature, très connue par ses richesses et par l’hospitalité et la bonté de ses habitants.
Dans la foulée, elle a mis en avant la diversité culturelle et tribale qui caractérise cette partie du territoire national notamment, avec la présence de tribus d’origines différentes (arabe, amazighe et hassanie).
Dans une déclaration similaire, le président du conseil communal de Chichaoua, Ahmed Hillal, a mis en relief, quant à lui, la particularité de ce festival actuellement en sa 14è édition notamment, après une rupture de près de 3 ans à cause de la crise sanitaire mondiale, qui allie musique, culture et patrimoine, notant que cette édition met en avant l’art de la fantasia et ce, dans un souci majeur de la préservation de la civilisation et de l’identité séculaires marocaines.
« Ce festival connait un franc succès comme en témoigne le nombre des festivaliers ayant atteint près de 50.000 personnes ce qui illustre, si besoin est, l’attachement des habitants de cette ville à leur identité, à leur origine et à leurs traditions », s’est félicité M. Hillal, faisant part de ses remerciements au ministère de la culture, au ministère de l’intérieur, au conseil de la Région Marrakech- Safi et à l’ensemble des partenaires.
Par la même occasion, il a loué l’excellence de l’organisation de ce festival grâce à la mobilisation exemplaire des forces de l’ordre, rappelant que ce festival qui s’insère dans le cadre d’un programme d’activités annuel s’étendant aux domaines culturel, artistique, ludique…, offre également l’opportunité aux talents locaux de se frotter aux grandes stars et de briller.
Initié sous le thème « Chichaoua : mémoire et diversité, ouverture et continuité »‘, par le Forum de Chichaoua pour la Culture et les Arts, en partenariat avec le Conseil communal de la ville, ce Festival est un événement éclectique destiné à promouvoir et à célébrer, comme il se doit, un patrimoine matériel et immatériel local des plus riches et emblématiques à l’échelle nationale.
Il s’agit également d’un moment de « retrouvailles » et d’échange entre le public et ses stars préférées tant attendu notamment, après plus de deux ans de rupture en raison de la pandémie de la Covid-19, et qui a été conçu de manière à permettre aux festivaliers de renouer avec leurs arts et musiques préférés, avec un focus sur tout un patrimoine singulier qui mérite d’être valorisé et connu du grand public.
Au menu figurent des spectacles de fantasia, avec la participation de troupes de la province et d’autres régions du Maroc, et des troupes folkloriques locales, entre autres, « Ahouach », « Houmada », « Tisskiouine », « Lahrarcha », « Al Ghita », une campagne de don de sang, outre un tournoi en Pétanque.
Les festivaliers seront aussi au rendez-vous avec des soirées musicales animées par des icônes de la musique marocaine « populaire », « hassanie », « amazighe », et celle de jeunes, à l’instar de « Oualid Errahmani », « Zahira Rbatiya », « Saïda Charaf », « Badr Amir », le groupe « Oudadden », et « Said Senhaji ».