« Après le colonialisme politique, un +colonialisme économique+ tout aussi asservissant s’est déchaîné. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources », a-t-il déploré lors d’un discours devant les autorités et le corps diplomatique.
« Otez vos mains de la République Démocratique du Congo, ôtez vos mains de l’Afrique! Cessez d’étouffer l’Afrique: elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser », a-t-il encore lancé.
Cet appel résonne tout particulièrement en RDC, pays au sous-sol d’une immense richesse et à la terre fertile, dont les deux tiers des quelque 100 millions d’habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour.
Le « colonialisme économique » était le fait de multinationales et pays lointains, mais des pays voisins de la RDC sont désormais également accusés d’avoir pris le relais du pillage des ressources de la RDC, qui leur profite économiquement et alimente les conflits qui ensanglantent l’est congolais depuis des décennies.
Très attendu sur la réponse aux conflits endémiques qui gangrènent l’est du pays, notamment dans le Nord-Kivu, le pape a exhorté les Congolais à ne pas « glisser dans le tribalisme et la confrontation » et « encouragé les processus de paix en cours » afin que « les engagements soient tenus ».
Le pape a, également, invité la classe dirigeante du pays, appelant à « favoriser des élections libres, transparentes et crédibles » face à la menace de la corruption, alors que le pays se prépare à une élection présidentielle décisive en décembre.
Comparant la RDC à un « diamant », le pape a abordé un large éventail de thématiques telles que l’éducation, la protection de l’environnement, le prosélytisme religieux – allusion voilée à certaines Eglises du réveil, en plein essor – ou encore « le fléau du travail des enfants ». « Trop d’entre eux meurent, soumis à des travaux asservissants dans les mines », a-t-il déploré.