Radicalisation en prison: Paris et Bruxelles prônent une meilleure coopération

La radicalisation de certains détenus, dont témoigne le projet d’attentat récemment déjoué dans la prison française de Fresnes, doit inciter la France et la Belgique à accentuer leur coopération dans la lutte antiterroriste, ont affirmé lundi les Premiers ministres des deux pays à Bruxelles.

"La France et la Belgique sont toutes deux confrontées à la surpopulation carcérale, ainsi qu’aux dangers que fait peser sur la sécurité de nos concitoyens la radicalisation violente de certains détenus", ont estimé dans une déclaration conjointe le Français Edouard Philippe et le Belge Charles Michel.

"Le projet d’attentat préparé depuis un établissement pénitentiaire récemment déjoué en France rappelle la prégnance de cette menace", ajoutent-ils, en allusion à l’inculpation le 6 octobre à Paris de deux islamistes soupçonnés d’avoir envisagé un passage à l’acte depuis leur cellule à Fresnes, près de Paris.

"Nous devons donc accentuer notre coopération bilatérale pour trouver ensemble les moyens d’endiguer ces deux phénomènes, qui sont en partie liés", poursuit la déclaration, annonçant l’organisation prochaine d’"un séminaire bilatéral sur la radicalisation en milieu carcéral et sur le renseignement pénitentiaire".

Ce séminaire franco-belge, est-il précisé, s’appuiera "sur les liens tissés entre nos deux administrations pénitentiaires".

C’est la première fois que les deux dirigeants se rencontraient depuis l’entrée en fonction du nouvel exécutif français en mai.

MM. Philippe et Michel ont promis d’intensifier la coopération bilatérale par la mise sur pied d’"un groupe de travail franco-belge sur l’action pénale contre la criminalité et le terrorisme", et par un travail en commun sur la question des enfants de jihadistes de retour au pays.

"L’une des menaces qui nous touche désormais de plein fouet est le retour de ces djihadistes en France et en Belgique. Parmi eux se trouvent de nombreux enfants. Leur prise en charge judiciaire, sociale, éducative voire sanitaire est un enjeu capital", affirment-ils.

"Nous ne pouvons pas laisser ces enfants, parfois très jeunes, presque toujours traumatisés et endoctrinés, devenir des bombes à retardement pour nos sociétés", ajoute le texte.

Pour favoriser leur réinsertion, Paris et Bruxelles vont travailler ensemble "sur les solutions à mettre en place, entre les experts et les professionnels de la jeunesse" des deux pays.

La Belgique estime à "au moins" une centaine le nombre d’enfants belges de moins de 12 ans actuellement en Syrie, tandis que la France évoquait en mars 2017 le chiffre de "450" mineurs français dans la zone irako-syrienne.

A aussi été annoncée lundi la tenue au printemps 2018 à Paris d’un mini-sommet franco-belge consacré à ces questions, réunissant les chefs de gouvernement, ministres de l’Intérieur et de la Justice des deux pays, comme en février 2016 à Bruxelles. (afp)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite