Dans une déclaration à M24, la chaine télévisée de l’information en continu de la MAP, M. Mohamed El Ibrahimi, Président de la FMMSV et président de l’AFMASOM, a indiqué que les troubles respiratoires obstructifs au sommeil des enfants (TROS), se traduisant par une hyperactivité ou une somnolence, ou des troubles du comportement, peuvent être soignés s’ils sont diagnostiqués à temps.
Ces troubles restent méconnus et le parcours de santé est un véritable calvaire pour les parents de l’enfant qui en souffre, a-t-il expliqué, relevant que les enfants souffrant de TROS font des arrêts de respiration la nuit (apnée), qui sont responsables soit d’une somnolence soit d’une hyperactivité, d’où l’importance de la détection précoce de ces troubles de sommeil pour un traitement définitif grâce à l’intervention d’un ORL, un pneumologue, un orthodontiste ou un pédiatre.
Si l’apnée du sommeil n’est pas traitée en bas âge, il devient une maladie chronique qu’il faut traiter de façon chronique chez l’adulte, a-t-il précisé.
Dans ce cadre, M. El Ibrahimi, également pneumologue et vice-président de l’Association des troubles respiratoires de l’enfant, a relevé que les patients qui ont des troubles de sommeil la nuit en rapport avec l’apnée, sont responsables de 3 à 7 fois plus d’accidents que la population normale.
Dans une déclaration similaire, M. Robert Clavel, président de l’Association franco-marocaine des troubles respiratoires obstructifs du Sommeil de l’enfant (AFMATROS), a relevé que l’apnée du sommeil, qui peut être fatale à la scolarité de l’enfant, débute dans l’enfance, alors que son traitement dans cet âge passe par la mise en place d’appareils qui vont agrandir le palais et lui permettre de repositionner sa langue.
Lorsque cette maladie est détectée à temps, l’enfant peut être soigné complètement, a-t-il ajouté, estimant que l’apnée du sommeil une fois non traitée, et associée à d’autres facteurs tels que le surpoids et l’âge, devient une maladie chronique chez le patient adulte, qui commence à souffrir de somnolence et de fatigue persistantes, a-t-il expliqué. “Chez l’adulte, les troubles du sommeil ne sont pas considérés comme une pathologie alors que cela peut conduire à des accidents mortels, notamment parmi les conducteurs professionnels ou de transporteurs par exemple”, a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, il convient de noter que plusieurs parents sont parfois confrontés à des troubles du comportement de leurs enfants et ne font pas immédiatement le lien avec les pathologies du sommeil. A ce titre, les organisateurs ont annoncé un projet pilote mené avec l’hôpital d’enfants à Rabat pour la formation aux TROS de l’enfant. La création de cette entité vise une meilleure sensibilisation du corps médical, paramédical et du grand public à cette pathologie aussi fréquente que méconnue.
Lors de ce conclave, les débats porteront sur des thématiques majeures liées aux “accidents de la voie publique et la stratégie nationale de la sécurité routière en matière de réduction des AVP liés au sommeil”, aux “conséquences des conditions extrêmes sur le sommeil : expérience d’un amiral de la flotte maritime”, à “l’intelligence artificielle et le sommeil : le traitement des troubles du sommeil est le segment de la santé le plus digitalisé”, au “sommeil et les troubles respiratoires et cardiovasculaire ainsi que métaboliques (obésité)” et aux “troubles respiratoires obstructifs du sommeil de l’enfant”. En marge de ce congrès, il sera procédé, selon les organisateurs, à la création de l’Association Franco-marocaine des Troubles Respiratoires Obstructifs du Sommeil de l’enfant (AFMATROS).
Cette association, explique-t-on, est dédiée aux troubles du sommeil chez l’enfant vu l’importance accordée à cette maladie très rarement détectée et dont les symptômes peuvent être une hyperactivité de l’enfant ou une somnolence avec ce que cela implique comme conséquences sur ses études et sur son avenir.
La création de cette association vise aussi à sensibiliser, former et accompagner les professionnels de la santé (pneumologues, ORL, pédiatres, cardiologues, orthodontistes, endocrinologues, neurologues, généralistes et pédodontistes…) et les dépisteurs, notamment les enseignants, les éducateurs et les parents pour sauver des vies.