Maroc : soutien aux TPME, les acteurs publics et privés à l’heure de l’engagement

S’il y a un sujet qui interpelle aujourd’hui autant d’acteurs publics que privés au Maroc, c’est bien celui du soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME).

Représentant plus de 90% du tissu économique national, les TPME qui revendiquent sans cesse un accès facile au financement ont vu en 2019 leur dispositif d’appui s’enrichir par de nouvelles mesures censées les ériger en un véritable levier de croissance et de création de la valeur ajoutée.

L’écosystème des TPME vit à présent au rythme d’une mobilisation sans précédent à la faveur des Hautes Orientations du Roi Mohammed VI qui a, dans Son Discours à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 10ème législature, incité le secteur bancaire à "une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays" et à simplifier et faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs et les PME au financement.

En application des Hautes instructions Royales, le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre une série de mesures et d’initiatives dans le cadre de la Loi de finances 2020, en vue de favoriser l’éclosion et la contribution des TPME au développement économique et social du pays.

A cet égard, un partenariat a été scellé entre l’Etat, Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques du Maroc pour créer un "Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat" doté de 6 milliards de dirhams (MMDH) sur une durée de 3 ans destiné à soutenir les jeunes diplômés en leur facilitant l’accès aux prêts bancaires pour financer leurs projets, à appuyer les petites et moyennes entreprises opérant dans le domaine de l’export, notamment vers l’Afrique, et à permettre une meilleure intégration professionnelle et économique des travailleurs du secteur informel.

Le gouvernement planche également sur le "Small business act", une plateforme électronique qui informe les acteurs économiques et particulièrement les start-up et les TPME des différents instruments et mécanismes de soutien mis à leur disposition, tout en veillant à la réforme de ces mécanismes et l’amélioration de leur efficacité.

Dans ce même élan, le gouvernement a annoncé le lancement de la plateforme nationale d’appui à l’entreprise, un guichet unique qui offre aux porteurs de projets et aux entrepreneurs les informations nécessaires et les procédures liées aux politiques et aux mécanismes d’appui.

En matière de financement collaboratif, un projet de loi relatif au crowdfunding a été présenté au parlement avec comme objectif la mobilisation de nouvelles sources de financement au profit des TPME et des jeunes porteurs de projets innovants. Le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohammed Benchaaboun, a souligné que le Maroc est l’un des premiers pays en Afrique et au Moyen Orient a avoir mis en place un cadre juridique régissant les activités de financement collaboratif, notant que ce texte à pour objectif notamment la libération du potentiel créatif et culturel des jeunes et la participation active des donateurs et des contributeurs dans les projets de développement au Maroc via un mécanisme de financement simple, sécurisé et transparent.

Des acteurs bancaires de référence ont également réaffirmé leur engagement en faveur des TPME. Le Groupe Attijariwafa Bank a consacré au titre de l’année 2019, un financement de 27 milliards de dirhams (MMDH) destiné à cette catégorie qui a bénéficié en 2018 de 25,1 MMDH de crédits, dont 8 MMDH pour les TPE et 17,1 MMDH en faveur des PME, ce qui confirme la pérennité du cycle d’engagement de financement entamé par la Banque panafricaine depuis 2014.

La Caisse centrale de garantie (CCG), acteur unique du système national de la garantie institutionnelle, a, pour sa part, lancé sa nouvelle offre-produits, simplifiée et regroupée. Cette nouvelle offre couvre les besoins de financement de la PME, en termes aussi bien d’investissement, par le biais du produit "Damane Istitmar", que d’exploitation par l’entremise du produit "Damane Atassyir". Concernant la TPE, l’ensemble de ses besoins de financement sont couverts par le produit de garantie générique "Damane Express".

En effet, la CCG a rendu une belle copie au premier semestre 2019 où le nombre de crédits garantis octroyés aux TPME a atteint 12.500, soit une hausse spectaculaire de 196% par rapport à la même période un an auparavant. Cette dynamique a valu à cet établissement public, assimilé à un établissement de crédit en vertu de la loi bancaire, le prix argent de la "meilleure banque PME de l’année en Afrique", décerné par la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque Mondiale.

De son côté, Finéa, filiale du Groupe CDG, Gestionnaire du Fonds de Garantie dédié à la Commande Publique (FGCP), a organisé de juin à juillet dernier, un roadshow national dans l’optique de promouvoir l’accès des TPME au financement et à la commande publique. Cette tournée nationale a ciblé 2.200 chefs d’entreprises dans plusieurs villes qui ont été initiés aux solutions et alternatives de financement, pour apporter toutes les réponses précises à leurs questionnements et leur démontrer la valeur ajoutée et l’utilité que l’intervention de Finéa peut leur apporter.

L’année 2019 fut riche en bonnes nouvelles pour les TMPE qui continuent à fédérer autour d’elles toutes les composantes de la sphère politique et économique. Après l’élaboration d’une vision claire, l’heure aujourd’hui est à la conjugaison d’efforts des acteurs publics et privés pour une meilleure participation des TPME dans la création de la valeur ajoutée globale.

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