Maroc-Colloque: « Gestion des langues et mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à l’officialisation de la langue amazighe »

La Chambre des Conseillers organise une journée d’étude sur le thème : « Gestion des langues et mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives à l’officialisation de la langue amazighe ».
Cette rencontre se veut un espace de débat pluriel, d’échange constructif de propositions et de points de vue avec les membres du Parlement autour d’une thématique qui revêt un intérêt considérable pour la société marocaine dans son ensemble, et qui de surcroît se trouve au cœur des préoccupations de ses instances représentatives et législatives.
Ces dernières sont en effet appelées à mobiliser les moyens nécessaires et à mettre en œuvre les mesures requises pour réunir les conditions de réussite de ce chantier vital pour notre pays et ce, en conformité avec les dispositions de la Constitution et avec l’approche démocratique et saine présidant à sa mise en œuvre.
Cette initiative s’appuie aussi sur un certain nombre de considérants qui se réfèrent, d’une part, aux Hautes Orientations contenues dans le Discours Royal prononcé à l’occasion de l’ouverture de la session législative de l’automne 2012 et, d’autre part, aux dispositions de l’article 5 de la Constitution, dont notamment :
– L’arabe demeure la langue officielle de l’État, qui œuvre à sa protection et à son développement ainsi qu’à la promotion de son utilisation.
– L’amazighe constitue, de même, une langue officielle de l’État, en tant que patrimoine commun de tous les Marocains sans exception.
– La Constitution stipule qu’une loi organique définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel de cette langue, ainsi que les modalités de son intégration dans l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique, et ce afin de lui permettre de remplir à terme sa fonction de langue officielle.
– L’Etat œuvre à la préservation du Hassani, en tant que partie intégrante de l’identité culturelle marocaine unie, ainsi qu’à la protection des parlers et des expressions culturelles pratiqués au Maroc. De même, il veille à la cohérence de la politique linguistique et culturelle nationale et à l’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères les plus utilisées dans le monde, en tant qu’outils de communication, d’intégration et d’interaction avec la société du savoir et d’ouverture sur les différentes cultures et sur les civilisations contemporaines.
– La Constitution prévoit la création d’un Conseil National des Langues et de la Culture marocaine, chargé notamment de la protection et du développement des langues arabe et amazighe et des diverses expressions culturelles marocaines, qui constituent un patrimoine authentique et une source d’inspiration contemporaine. Il regroupe l’ensemble des institutions concernées par ces domaines. Une loi organique en détermine les attributions, la composition et les modalités de fonctionnement.
Eu égard à ce qui précède, il convient d’accompagner l’édification de ce projet national d’envergure par une préparation législative sereine, qui fait sienne une démarche démocratique, participative, calme et pondérée, loin de tout préjugé ou d’intérêts étroits. Cette approche doit également privilégier une large consultation, faire appel à l’expertise scientifique et s’inspirer des meilleures pratiques à l’international.
Objectifs
– Créer un espace de débat pluriel pour l’échange et l’interaction des divers points de vue des experts nationaux et internationaux (enseignants, chercheurs, parlementaires, conseillers, organisations de la société civile) autour de cette thématique de grande envergure pour notre pays. L’objectif est de s’approprier les outils argumentaires et élaborer une vision commune qui prenne en compte toutes les considérations en jeu, et ce afin de réussir les préparatifs nécessaires à l’aboutissement des projets de loi relatifs à la création du Conseil National des Langues et Culture Marocaine et à la mise en application des mesures nécessaires pour rendre officielle la langue amazighe.
– Organiser la réflexion sur l’état des lieux du paysage linguistique national en participant au diagnostic et en proposant des perspectives d’avenir.
– Aborder, sous des angles différents, la thématique de la journée d’étude en tenant compte de la diversité du paysage linguistique marocain et en envisageant éventuellement la contribution d’approches et d‘expériences internationales réussies dans le domaine.

Quelques principes directeurs

– Veiller à garantir la cohérence entre politique linguistique et culture nationale, tout en s’ouvrant sur les langues les plus usitées dans le monde ;
– Considérer la langue arabe comme langue officielle ;
– Considérer la langue amazighe comme langue officielle également représentant une composante essentielle de notre identité nationale aux multiples affluents et un patrimoine culturel et linguistique commun à tous les Marocains, loin de tout repli sur soi ou exclusion de l’autre;
– Faire du multilinguisme qui caractérise le paysage linguistique national une source de richesse de l’identité marocaine, un capital historique à préserver et un levier essentiel de diversité culturelle ;
– Tenir compte des spécificités nationales tout en s’ouvrant sur l’universel ;
– Tenir compte de la place des dialectes et leurs fonctions, aux côtés des langues standardisées nationales et étrangères ;
– Préserver la sécurité linguistique et renforcer la complémentarité entre les langues.
Quelques repères
– La constitution du Royaume.
– Le discours Royal à l’occasion de l’ouverture de la session législative d’automne pour l’année 2012, qui a mis l’accent sur la nécessité « d’adopter les textes réglementaires relatifs à la mise en place du Conseil National des Langues et Culture Amazighe, ainsi que la mise en application du caractère officiel de la langue Amazighe ».
– Le discours Royal en date du 17 juin 2011 qui stipule que la langue arabe est la langue officielle du pays et l’Amazighe est une langue officielle aussi.
– Le discours Royal d’Ajdir en date du 17 octobre 2001 et la publication du Dahir portant création et organisation de l’Institut Royal de la Culture Amazighe.
– Le discours Royal à l’occasion de la fête du trône de juillet 2001 qui met l’accent sur la nécessité d’améliorer la langue Amazighe et de consolider sa position en tant que langue de tous les marocains.

Limites méthodologiques

– Aborder cette thématique dans le strict respect des dispositions de la Constitution et des principes directeurs cités plus haut ;
– Adopter une approche alliant l’interaction de la langue, de l’identité et de leur rapport au savoir d’un côté, et l’objectif fonctionnel de la langue dans sa relation avec ses domaines d’utilisation et son rôle dans le développement, d’un autre côté.
– Eviter d’adopter une approche unilatérale qui peut mener à l’exclusion et au repli sur soi.
– Traiter cette question sous un angle qui privilégie la contractualisation tout en explorant de nouvelles perspectives. En effet, cette question gagnerait à être traitée en plaçant l’intérêt commun au dessus de toute autre considération en veillant à la stabilité et à la cohésion sociale du pays, et à la consolidation des constituants linguistiques et culturels de notre identité nationale ouverte sur le monde.

Intervenants
– Le Gouvernement.
– Le Parlement.
– Les invités étrangers.
– Les institutions spécialisées.
– Les professeurs et experts marocains.
– La société civile.

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