Cinq détenus, dont deux Libyens et trois Egyptiens, "ont admis leur responsabilité dans le meurtre de l’équipe de la chaîne Barqa" composée de quatre Libyens et un caméraman égyptien, a indiqué le gouvernement dans un communiqué sur sa page Facebook.
Ces détenus ont également reconnu au cours de l’enquête leur responsabilité dans "le meurtre de deux journalistes tunisiens en Libye", ajoute le texte.
Mais, selon le communiqué, les services de sécurité n’ont jusque-là pas réussi à parvenir à l’endroit où se trouvent les corps en raison de la difficulté d’accès, les victimes ayant été enterrées en banlieue de la ville de Derna (est), contrôlée par des groupes extrémistes dont l’EI.
Le gouvernement tunisien a annoncé dans un communiqué avoir tenu une réunion de crise supervisée par le Premier ministre Habib Essid sur le sujet. M. Essid a également reçu les parents des deux jeunes hommes pour leur faire part de la "solidarité du gouvernement", selon le texte.
Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Touhami Abdouli, a precisé à la chaîne publique Wataniya 1 que le consulat général de Tunisie à Tripoli et la mission diplomatique libyenne à Tunis avaient été contactés "pour vérifier la véracité de l’information".
"Le chargé d’affaires libyen en Tunisie a indiqué avoir eu plusieurs contacts avec les parties libyennes concernées et que jusqu’ici, il n’est pas possible de confirmer l’information ou la démentir", a-t-il ajouté.
L’équipe de la chaîne Barqa est portée disparue depuis près de huit mois, alors que l’EI avait annoncé le 8 janvier le meurtre des deux journalistes tunisiens Sofiène Chourabi et Nadhir Ktari.
Sofiène Chourabi, un blogueur et journaliste très actif lors de la révolution tunisienne de janvier 2011, et le photographe Nadhir Ktari avaient été détenus une première fois début septembre dans l’est de la Libye et libérés quelques jours plus tard. Ils auraient ensuite été détenus une nouvelle fois par un groupe armé et disparu dans la région d’Ajdabiya (est de la Libye) le 8 septembre.
En février dernier, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) basée à New York avait dénoncé le fait que les journalistes libyens soient la cible de groupes armés qui les menacent, les attaquent et parfois les tuent en toute impunité, forçant des dizaines d’entre eux à fuir à l’étranger.
La Libye, plongée dans le chaos et dirigée par deux gouvernements et parlements rivaux, est livrée aux milices depuis le renversement de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de soulèvement en 2011.