"Nous nous sommes trop souvent habitués" au "scandale de la pauvreté", a lancé le chef de l’État pour expliquer qu’il veuille "lancer un combat neuf, indispensable, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne".
En présentant lui-même la "stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté", Emmanuel Macron cherche à briser l’image de président hors sol privilégiant, selon l’opposition, les plus aisés (dont il a supprimé l’impôt sur la fortune). Une image qui a contribué à sa forte baisse dans les sondages.
Il donne aussi des gages à l’aile gauche de sa majorité, qui appelait à un tournant social de la politique gouvernementale, jugée trop libérale par certains élus.
"Personne n’est premier de cordée si le reste de la société ne suit pas", a-t-il dit, en reprenant une formule qui lui avait valu une volée de bois vert il y a un an et en appelant ces "premiers de cordée à ne pas oublier les derniers de cordée".
Le président s’est placé dans une stratégie de long terme, visant "lutter contre ce déterminisme qui, dès l’enfance, détruit des trajectoires de vie". "La pauvreté ne doit plus se transmettre en héritage" ; or la "réalité" est qu’"il faut 180 ans à un enfant né pauvre pour espérer que les descendants de ses descendants accéderont aux classes moyennes", a-t-il pointé.
La France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de personnes pauvres, soit 14% de la population, selon l’Insee. Ce taux monte à 19,8% pour les moins de 18 ans.
Sont considérés comme pauvres celles et ceux qui perçoivent moins de 1.026 euros par mois (pour une personne seule), c’est-à-dire moins de 60% du revenu médian de la population.