Le Premier ministre français devant le Parlement: « ne pas réagir » militairement en Syrie reviendrait à « fermer la porte à un règlement politique du conflit »
Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a déclaré mercredi que « ne pas réagir » militairement en Syrie reviendrait à « fermer la porte à un règlement politique du conflit », seul à même de déboucher, selon lui, sur « un départ » de Bachar al-Assad du pouvoir.
« Oui, la solution à la crise syrienne sera politique et non militaire. Mais regardons la réalité en face : si nous ne mettons pas un coup d’arrêt à de tels agissements du régime, il n’y aura pas de solution politique », a déclaré Jean-Marc Ayrault devant l’Assemblée nationale. Jean-Marc Ayrault a souligné que le président François Hollande avait fait le « choix d’une action légitime, collective et réfléchie », précisant que la France « compt(ait) sur le soutien » des Européens, des pays de la région et de la Ligue arabe, et n’agira pas seule, mais avec les États-Unis.
Après le discours de Jean-Marc Ayrault, qui s’est déroulé au même moment qu’une intervention similaire du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius devant le Sénat, chacun des six groupes politiques de l’Assemblée va s’exprimer. Si on est loin de l’union nationale qui avait entouré l’intervention au Mali au début de l’année, les ténors du Palais-Bourbon devraient faire preuve d’une prudence imposée à la fois par l’incertitude sur la position américaine et le sentiment que la communauté internationale n’a le choix qu’entre de mauvaises solutions, face à la guerre civile en Syrie qui a déjà fait plus de 100 000 morts.
L’UMP s’est arrêtée sur un compromis.
Dans l’opposition, l’UMP, malgré ses divisions, a réussi à fixer une position commune. "Une intervention ne peut se faire qu’avec deux préalables, la publication du rapport des experts des Nations unies pour savoir comment les armes chimiques ont été utilisées, par qui et dans quelles conditions, et une base juridique solide et claire, c’est-à-dire une résolution des Nations unies", a expliqué mardi le chef de file des députés UMP, Christian Jacob.
Si ces deux conditions ne sont pas réunies, l’UMP exigera un vote le moment venu. Mais pour mercredi, celui-ci n’aurait "pas de sens" puisqu’il n’y a "pas de frappe", a-t-il ajouté. L’UMP a ainsi dégagé un compromis entre ceux qui exigeaient un vote, comme la Droite populaire, menaçant même de boycotter la séance, et ceux qui estimaient, à l’instar du président du parti, Jean-François Copé qu’une telle revendication allait à l’encontre de l’esprit de la Ve République.