Le Maroc et la France, un souci partagé de mettre en valeur la mémoire historique commune (Mustapha El Ktiri)

Le Maroc et la France n’ont eu de cesse d’œuvrer pour la valorisation de la mémoire historique commune, combien riche et pleine d’enseignements pour les générations futures, a affirmé jeudi soir à Paris le Haut-Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de Libération, M. Mustapha El Ktiri.

Intervenant dans le cadre d’une conférence sur le Centenaire de la fin de la première guerre mondiale organisée au siège de la prestigieuse Fondation Charles De Gaulle, M. El Ktiri a exposé les aspects saillants en rapport avec la première mais aussi la deuxième guerres mondiales auxquelles les Marocains ont participé à l’appel de leurs Souverains.

M. El Ktiri a ainsi évoqué l’appel lancé par le Sultan Moulay Youssef à la veille de la première guerre mondiale et celui de feu SM Mohammed V du 3 septembre 1939, exhortant les jeunes Marocains à s’enrôler dans l’armée française pour apporter le soutien militaire et logistique aux armées alliées en Europe.

Les valeureux soldats marocains étaient présents sur plusieurs fronts, au nombre de neuf en France, mais aussi en Belgique, aux pays bas et en Italie, a-t-il rappelé.

Par cette présence, qui était très forte en effectifs mais aussi en capacités de combats dont les Marocains ont fait preuve pendant les deux guerres, a fait remarquer le Haut-Commissaire, les jeunes soldats marocains entendaient défendre les idéaux de paix, de démocratie, de liberté, d’entente, de dignité humaine et de coexistence entre les peuples.

C’est un motif de fierté pour notre pays qui était alors partagé en zones d’influence : le protectorat français, le protectorat espagnol, la zone internationale de Tanger et la «colonisation» des provinces du sud, a tenu à rappeler M. El Ktiri,

«Malgré cette situation et grâce à la symbiose régnant entre le Roi et le peuple, les appels ont été entendus et notre pays a apporté un grand concours aux alliés, en témoigne la richesse de cette mémoire historique partagée entre le Royaume et la France, mais aussi entre notre pays et d’autres Etats européens », a-t-il affirmé.

M. El Ktiri a indiqué, par ailleurs, que les deux pays travaillent actuellement sur cette mémoire historique partagée et commune en vue valoriser ce capital immatériel, combien riche, dense et plein d’enseignements, et le diffuser auprès des générations montantes. Le but étant également de faire de ce capital un fondement et un socle pour développer davantage les relations entre le Maroc et les pays européens, la France en particulier, a-t-il ajouté.

Dans le cadre de la valorisation de cette mémoire commune, M. El Ktiri a eu, jeudi, des entretiens avec des responsables du centre d’Archives dépendant du service historique de la Défense à Vincennes (région parisienne) pour convenir de la poursuite de la coopération entre les deux parties en matière d’échange de documents historiques.

Le Haut-Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération entretient avec ce centre des relations depuis une douzaine d’années dans le cadre de l’accord de coopération et de partenariat conclu avec le service historique de la Défense, a rappelé M. El Ktiri.

«Aujourd’hui nous en sommes à plus de 3,1 millions de prises de vue de documents récupérés et rapatriés et nous continuons nos recherches pour en collecter davantage», a-t-il indiqué en précisant que des historiens, chercheurs et étudiants viennent déjà nombreux pour consulter les premiers documents arrivés au centre d’archives historiques de Rabat, situé au siège du Haut-Commissariat.

Au début de la conférence, introduite par la présidente de l’Association internationale L’Ambassadrice, Mme Naïma Moghir, qui en a été l’initiatrice, une minute de silence a été observée à la mémoire de feu SM Mohammed V et du Général Charles De Gaulle.

Plusieurs personnalités civiles et militaires, dont des diplomates, des chercheurs, des historiens et des universitaires, spécialistes des relations internationales, sont intervenues dans le cadre de deux tables rondes au programme de la conférence pour jeter la lumière sur les péripéties qui ont marqué les deux guerres mondiales et leurs conséquences désastreuses.

Parmi ces personnalités figure l’ambassadeur du Maroc en France, M. Chakib Benmoussa, qui a souligné notamment l’importance du travail de mémoire sur des événements comme la première guerre mondiale pour rappeler l’engagement d’hommes qui ont sacrifié leur vie pour faire triompher les valeurs communes de liberté, de démocratie, de justice, de paix, de tolérance et du vivre-ensemble.

Cette conférence a bénéficié du soutien de la Fondation Charles De Gaule, de l’ambassade du Maroc en France, du Haut-Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, du cercle Ibn Khaldoun et de l’Institut Mandela.

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