La Tunisie organise une grande conférence internationale pour relancer l’économie
Plus d’un millier d’entreprises et des représentants de 70 pays sont attendus fin novembre en Tunisie pour une grande conférence visant à relancer l’économie, en difficulté depuis la révolution de 2011, ont indiqué jeudi les organisateurs.
Elle aura pour mission de "restaurer l’image" de ce pays du Maghreb pionner des Printemps arabes et de "rétablir un climat d’affaires favorable", a indiqué lors d’une conférence de presse Mourad Fradi, co-commissaire général.
Outre la présence de plus d’un millier d’entreprises tunisiennes et internationales, de hauts responsables politiques sont également attendus mais aucun nom n’a été divulgué pour l’instant.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi prononcera le discours d’ouverture de cet événement qui dispose d’un budget de plus de deux millions d’euros et sera promu grâce à des "road show" en Europe, aux Etats-Unis et au Moyen-Orient.
Selon "Tunisia 2020", la structure chargée de sa promotion, la conférence de Tunis sera l’occasion d’exprimer la "volonté" de l’Etat "de mener des réformes structurelles" et "de favoriser le développement de l’investissement privé" en identifiant les secteurs "à fort potentiel".
Elle devra "mobiliser les fonds nécessaires au développement des grands projets d’infrastructures".
Pour atteindre ces objectifs, les organisateurs disent vouloir s’appuyer sur le plan de développement 2016-2020 présenté l’an dernier par le gouvernement tunisien.
Ce plan quinquennal tablait initialement sur un taux de croissance moyen de 5% par an. Mais les organisateurs de la conférence font état d’un objectif un peu plus modeste, espérant atteindre 4% d’ici 2020.
Ils espèrent aussi, en mobilisant les investisseurs, arriver à réduire le taux de chômage de 15,5% actuellement à 12% tout en favorisant la création de centaines de milliers d’emplois d’ici 2020.
Frappée en 2015 par une série d’attaques jihadistes sanglantes qui ont ravagé son secteur touristique, la Tunisie a enregistré une croissance inférieure à 1% l’an dernier.
Touchée par un chômage de masse, en particulier chez les jeunes, elle a connu en janvier sa plus importante contestation sociale depuis la révolution ayant mis fin en janvier 2011 à la dictature de Zine el Abidine Ben Ali.
Si le pays jouit d’une sympathie certaine, notamment en Europe, depuis qu’il s’est engagé sur la voie de la démocratie, il n’est pas parvenu jusque-là à attirer de nouveaux investisseurs.
Un nouveau gouvernement est entré en fonctions fin août, le précédent ayant été jugé en échec, notamment sur l’économie.
Avec AFP