La production cinématographique marocaine célébrée au 3ème Festival du Film Amazigh de New York
La production cinématographique amazighe du Maroc a été célébrée à travers la projection d’une myriade de films et de documentaires marocains dans le cadre de la 3ème édition du Festival du Film Amazigh de New York (NYFAF), tenu jeudi et vendredi à l’Université de LaGuardia.
A cet égard, "Addour" (L’honneur), un long-métrage du cinéaste Ahmed Baidou, projeté vendredi, met en avant la farouche résistance que les amazighs du sud du Maroc ont livrée à l’occupant français dans les années 1930. Il met la lumière, en particulier, sur des figures emblématiques de cette lutte, tel Zaid Ouhmad, l’un des résistants historiques de la région du Haut Atlas.
Le festival a également projeté le court-métrage "Moul Pikala" du réalisateur Said Beli, qui raconte l’histoire d’un jeune homme tellement obsédé par sa bicyclette qu’il en parle à tout le monde, et qu’il n’imagine pas la vie sans elle.
"Ce festival a pu voir le jour grâce à une bourse octroyée au Performer Arts Center de l’Université de LaGuardia", a expliqué Habiba Boumlik, fondatrice du NYFAF.
"C’est un festival qui a pour vocation d’informer le public, d’abord les étudiants, les professeurs, ensuite toute la communauté de New York sur ce sujet", a noté Mme Boumlik, rappelant que lors des deux premières éditions, le festival a projeté des films de réalisateurs marocains comme Kamal Hachkar et Ahmed Baidou, entre autres.
“Nous encourageons aussi les jeunes cinéastes et producteurs à y participer”, a souligné cette professeure du Département de l’Education et des Langues. Elle s’est réjouie, à cet égard, d’une “production artistique amazighe formidable au Maroc”, saluant un “énorme progrès” dans ce domaine.
Mme Boumlik s’est également félicitée de l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution de 2011. “C’est extraordinaire, car pour avancer, il est nécessaire d’avoir un regard sur le passé et mettre la lumière sur la part amazighe du Maroc pour s’enrichir davantage”, a-t-elle dit.
C’est une opinion que partage avec elle la co-fondatrice du festival, Lucy McNair, qui estime que l’officialisation de l’amazigh, contribuera à “préserver cette culture et cet héritage partagé”.
“Ceci aidera aussi à financer la création culturelle, et permettra aux jeunes d’explorer cette partie de leur patrimoine”, a indiqué Mme McNair.
Revenant sur le festival, elle a souligné qu’outre l’hommage à la culture amazighe, le NYFAF se veut un forum de questionnements sur la valeur de la culture orale, et “comment trouver le lien entre cette forme culturelle et le monde d’aujourd’hui, toujours plus centré sur l’audio-visuel”.
A été aussi conviée au festival la troupe Izenzaren, qui a gratifié une assistance multi-culturelle de chants et de danses venant de l’Atlas.
Avec MAP