La France n’acceptera plus d’imams « détachés », le Maroc pas concerné

Le ministre français de l’Intérieur, chargé des Cultes, Gérald Darmanin, a annoncé ce vendredi 29 décembre que la France n’accepterait plus de nouveaux imams « détachés » à partir du 1er janvier 2024.

Lors d’un discours à Mulhouse sur le thème du « séparatisme islamiste » mardi 18 février 2020, Emmanuel Macron a annoncé la fin progressive des imams « détachés » par les pays d’origine, un système accusé d’alimenter un « islam consulaire ».

La France n’acceptera plus de nouveaux imams envoyés par d’autres pays, indique le ministre de l’Intérieur dans une lettre aux pays concernés par le sujet.

Après le 1er avril 2024, les imams « détachés » encore présents sur le territoire ne pourront s’y maintenir « sous ce statut », ajoute-t-il dans ce courrier.

Les pays concernés par cette injonction ministérielle sont l’Algérie et la Turquie qui disposent respectivement de 120 et 150 imams détachés. Le Maroc n’étant pas concerné par cette décision.

Le Maroc avait envoyé un seul contingent composé de 30 imams en 2009. Ces imams n’avaient le statut d’imams « détachés » puisque c’est l’Union des mosquées de France (UMF) qui les a pris en charge.

« Les 30 imams venus du Maroc en 2009 n’étaient pas fonctionnaires de l’Etat marocain, mais ministres de culte étrangers recrutés par des associations françaises dans le cadre d’un accord bilatéral entre la France et le Maroc », a déclaré à Atlasinfo le co-président du Conseil français du culte (CFCM), Mohammed Moussaoui.

« En 2014, ils n’étaient que 27 pris en charge par l’Union des Mosquées de France qui leur versait leur indemnité et leur assurait une couverture sociale auprès de la Caisse CAVIMAC dédiée aux ministres de cultes. En accord avec ces imams et leurs associations d’affectation, l’UMF a décidé de les faire recruter directement par celles-ci et en a informé le ministère français de l’intérieur et l’État marocain.

A partir de 2022, ce sont donc des associations françaises qui gèrent des lieux de culte qui ont pris la relève sur leurs propres deniers personnels.

Pour régler cette question d’imams « détachés », un « statut d’imam », qui n’existe pas encore, reste à définir. « Chaque année, la France ouvre une réflexion sur ce point et le referme après », regrette M. Moussaoui.

L’Union des Mosquées de France, avait obtenu, à sa demande, l’accord du Roi Mohammed VI de prendre en charge la formation de jeunes imams français à l’institut Mohammed VI de Rabat. Cet accord a été concrétisé dans le cadre d’une déclaration franco-marocaine signée en septembre 2015 en présence du souverain et du président François Hollande.

Dès 2022, l’Union des Mosquées de France, en partenariat avec la Grande Mosquée de Strasbourg, membre fondateur de l’UMF et l’Université de Strasbourg, créent l’institut de formation des imams « ISLAMICA ». Un autre verra le jour prochainement en partenariat avec la Grande Mosquée d’Evry-Courcouronnes, également membre fondateur de l’UMF.

 

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