Les forces gouvernementales syriennes, a-t-elle accusé, ont visé sans discrimination des écoles et des hôpitaux. Les insurgés se seraient pour leur part servi de populations civiles comme de "boucliers humains".
"Confrontée au mépris flagrant du droit international et de la valeur de la vie humaine par toutes les parties, je suis dans un désarroi total", a-t-elle dit en ouverture d’une session du Conseil des droits de l’homme de l’Onu à Genève.
Navi Pillay a évoqué les derniers développements de la guerre civile en Syrie, notamment les combats féroces pour le contrôle de la ville de Koussaïr, près de la frontière libanaise.
"Et pourtant la communauté internationale semble incapable de prendre un engagement fort pour résoudre cette crise. J’exhorte les Etats à tout faire pour parvenir à l’arrêt de cette catastrophe humanitaire, parce que nous avons parfois le sentiment de ne pouvoir faire guère plus que pleurer dans le noir et essayer de compter les morts", a-t-elle dit alors que les chancelleries s’activent pour donner corps à une conférence internationale sur la Syrie.
Navi Pillay attend du Conseil de sécurité de l’Onu qu’il saisisse la Cour pénale internationale (CPI) du dossier syrien et qu’il prévienne les parties au conflit qu’"il y aura des conséquences".
La Commission d’enquête de l’Onu sur la Syrie a élaboré trois listes confidentielles de suspects de crimes de guerre parmi lesquels figurent "des personnalités à des postes de commandement".
Son prochain rapport, attendu pour le début juin, portera sur l’emploi éventuel de gaz chimiques dans le conflit au moment où de nouveaux témoignages s’accumulent sur le recours par les forces de Bachar al Assad à ces armes interdites.