L’Europe sanctionne les goûts de luxe du couple Assad

L’Union européenne a décidé lundi d’interdire les exportations de produits de luxe vers la Syrie, une mesure essentiellement symbolique qui vise le train de vie du couple Assad, alors que des doutes croissant sont exprimés sur le respect du cessez-le-feu par Damas.

Les ministres européens des Affaires étrangères ont aussi limité un peu plus les exportations de matériel servant à la répression des opposants, lors d’une réunion à Luxembourg.

Ils doivent encore définir le champ d’application exact de la mesure qui entre dans le cadre d’un quatorzième train de sanctions européennes contre la Syrie. Mais ils souhaitaient faire cette annonce dès à présent compte tenu de l’évolution de la situation sur le terrain.

Il y a un mois, lors de leur dernière réunion, les ministres européens avaient déjà resserré l’étau autour du président syrien en imposant des sanctions contre sa femme, Asma.

Cette fois, ils s’en prennent au train de vie du couple Assad, alors que la presse a récemment épinglé les goûts de luxe de l’épouse du président syrien, convient un diplomate.

"Il s’agit de faire comprendre au couple Assad, mais aussi à son clan et aux membres du régime, que les événements en Syrie ont également des conséquences sur leur train de vie personnel", a-t-il précisé, en admettant que la mesure était essentiellement symbolique, car elle pouvait être facilement contournée.

Quant aux restrictions concernant le matériel servant à la répression de l’opposition, elles viennent compléter des listes déjà en vigueur depuis un embargo sur les armes. Certains produits seront interdits, d’autres soumis à des autorisations au cas par cas.

Au total, 126 personnes et 41 sociétés sont visées par les sanctions européennes. Les sanctions européennes visent notamment la banque centrale, le commerce de métaux précieux ou les vols de fret.

Moscou avait jugé par avance "inacceptables" ces nouvelles sanctions de l’UE contre la Syrie, estimant que la situation deviendrait "encore plus imprévisible et se détériorait" en conséquence.

Pour les Européens au contraire, c’est précisément parce que la situation ne s’améliore pas sur le terrain qu’il "est important de continuer d’intensifier la pression sur le régime", a jugé le chef de la diplomatie britannique William Hague.

"Il est difficile d’être optimiste après tout ce qui s’est passé au cours des 13 derniers mois en Syrie", a ajouté William Hague.

"L’objectif, cela reste un cessez-le-feu qui soit respecté", a souligné pour sa part le Belge Didier Reynders en ajoutant qu’à cette fin "le renforcement des sanctions reste un élément important".

Plus optimiste, son homologue autrichien Michael Spindelegger a estimé que le plan de l’émissaire de l’ONU Kofi Annan marquait "un tournant". "C’est une occasion très positive et nous devons la saisir", a-t-il confié à la presse.

"Le plan Annan est le seul moyen d’avancer", a aussi jugé le Suédois Carl Bildt.

L’UE réfléchit par ailleurs à apporter des moyens logistiques à la mission de quelque 300 observateurs que l’ONU va déployer en Syrie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté samedi une résolution autorisant le déploiement rapide de 300 observateurs militaires non armés pour surveiller le cessez-le-feu en Syrie, dont les violations répétées ont fait plus de 200 morts, selon l’OSDH, depuis son entrée en vigueur le 12 avril.

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