Le vainqueur de la primaire socialiste d’octobre, qui est aussi la cible de critiques venues d’une gauche qu’il peine à rassembler, a choisi le député Pierre Moscovici comme directeur de campagne et quatre porte-parole, deux fidèles et deux proches de Ségolène Royal, son ancienne compagne et candidate malheureuse du PS en 2007.
Proche de Dominique Strauss-Kahn, l’ancien ministre Pierre Moscovici avait rallié François Hollande après l’arrestation pour agression sexuelle de l’ex-patron du FMI à New York en mai.
Celui qui avait déjà coordonné la campagne de François Hollande à la primaire a lui-même présenté à la presse l’équipe de campagne "cohérente" et de "rassemblement" où "toutes les sensibilités" de la famille socialiste sont représentées.
La patronne du PS, Martine Aubry, dirigera le conseil politique avec le radical Jean-Michel Baylet, tous deux ayant été rivaux de M. Hollande lors de la primaire.
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Jean-Marc Ayrault est "conseiller spécial". L’ancien ministre Michel Sapin est chargé du projet présidentiel.
Autre participant à cette primaire et classé à la droite du PS, le député Manuel Valls prend en charge le pilotage de la communication du candidat.
"Nous ne laisserons rien passer", a promis M. Moscovici lors d’une conférence de presse à la Maison de l’Amérique latine à Paris.
"Nous sommes en ordre de marche", a assuré Pierre Moscovici. "Le rassemblement, la mobilisation des équipes ont été rapides", s’est-il félicité. La composition a été guidée par cinq principes: compétence, professionnalisme, réactivité, rassemblement et renouvellement.
"Il n’y aura pas d’un côté la campagne du candidat et son équipe et de l’autre côté le Parti socialiste", a assuré Pierre Moscovici. "Enormément de fonctions seront mutualisées". Une façon d’exorciser les vieux démons de 2007, lorsque Ségolène Royal s’était sentie abandonnée par la rue de Solférino lors de sa course à l’Elysée contre Nicolas Sarkozy.
Martine Aubry, battue au second tour de la primaire socialiste, a assuré qu’elle ne se souciait guère de la proportion de ses proches que compterait l’équipe de campagne de François Hollande. "Moi, ce que je veux, c’est une équipe qui gagne, voilà! Donc il faut prendre les meilleurs partout", avait déclaré la Première secrétaire du PS mardi soir à l’issue d’un Bureau national. "Et je veux ensuite que ça marche, c’est-à-dire qu’il y ait un lien qui soit fait avec le parti et que tout le monde se sente dedans".