Henri Vedié: « Le régne du roi Mohammed VI est celui des grands travaux et des projets innovateurs »
Henri-Louis Vedié*, Professeur Emérite du préstigieux groupe H.E.C, spécialisé dans l’analyse de l’économie des pays émergents, économiste de l’Université Paris Dauphine, a accordé un entretien à Atlasino.fr à la veille du 13ième anniversaire de l’accession au Trône du roi Mohammed VI. Il qualifie le règne du souverain de celui des grands travaux et des projets innovateurs, notamment, Tanger Med. Il explique également ne pas comprendre les réactions d’hostilité à l’encontre du TGV. Selon lui, ce projet s’inscrit tout naturellement dans la logique des grands travaux structurants, comme celui autoroutier et celui de Port Tanger Med qui attirent les investisseurs internationaux et contribuent à améliorer la compétitivité du pays.
Henri-Louis Vedié: Le règne du roi Mohammed VI est marqué du sceau du développement économique et social, avec une volonté affichée de mettre en place des politiques régionales de développement visant à réduire les retards pris par certaines régions. Ce règne est celui des grands travaux et des projets innovateurs, comme celui des énergies renouvelables. Souverain bâtisseur, n’hésitant pas à relever les grands défis de son siècle comme celui de l’énergie propre, Mohammed VI a su aussi moderniser les règles de gouvernance comme en témoigne la dernière réforme constitutionnelle.
Il y a un an, le peuple marocain approuvait une Constitution donnant davantage de responsabilités au Gouvernement et à la Chambre des Représentants : quel bilan tirez-vous d’une première année de nouvelles pratiques institutionnelles ?
Il est trop tôt pour tirer un bilan des nouvelles pratiques constitutionnelles. Pour autant, il faut souligner que cette réforme constitutionnelle s’inscrit dans la logique de la Régionalisation, qui devient le bras armé du dynamisme économique de l’ensemble des territoires du Royaume, renforçant la solidarité nationale. Loin d’entamer la solidarité nationale, elle la renforce.
Le roi Mohammed VI a initié de grands chantiers économiques et de grands travaux d’infrastructures et logistiques. Quels sont les retombées économiques à attendre de ces investissements ?
Ces retombées existent déjà . Pour en convaincre ceux qui, à tort, en doutent encore, il suffit de rappeler ce qui se passe aujourd’hui, par exemple à Tanger Med avec les investissements de Renault et Danone. De même, c’est grâce aussi à ces investissements structurants que, en 2020, le Maroc deviendra un pays exportateur d’énergie verte. Ces 2 exemples, parmi beaucoup d’autres possibles témoignent du bien fondé de ces investissements.
Ques sont les projets , selon vous, les plus emblématique et les plus structurants pour l’économie marocaine?
Question difficile compte tenu du nombre de projets possibles. Cependant, le plan vert compte tenu de l’importance de l’agriculture pour l’économie marocaine, celui concernant les énergies renouvelables, du fait de la grande dépendance de l’économie marocaine aux importations pétrolières me paraissent des incontournables. Mais le plus emblématique est pour moi celui de Tanger Med.
Le TGV suscite quelques réactions d’hostilité, partagez-vous ces craintes ?
Je ne comprends les réactions d’hostilité à l’encontre du TGV. Ce projet s’inscrit tout naturellement dans la logique des grands travaux structurants, comme celui autoroutier et celui de Port Tanger Med. Ce sont ces projets qui attirent les investisseurs internationaux et qui contribuent à améliorer la compétitivité du pays.
Ces mesures vont dans le bon sens, car elles visent à élargir les bénéficiaires de ces mesures qui en l’occurrence sont ceux qui en ont le plus besoin.
Pour l’heure, la crise de la zone euro semble avoir peu déteint sur le Maroc ; le pays préserve son attractivité et continue d’attirer les investissements étrangers comme, dernièrement, Danone. Comment l’expliquez-vous ?
Malgré la crise de la zone euro, les banques marocaines se portent bien, même si leurs bons résultats sont d’abord dus à leurs filiales internationales principalement subsahariennes. De plus, le pays continue à attirer les investissements étrangers, comme ceux de Renault à Tanger ou de Bombardier à Casablanca. La stabilité politique et la stabilité de la monnaie sont autant d’atouts qui attirent les investisseurs. De plus, les grands projets structurants permettent à ces investissements d’être plus compétitifs. C’est ce qui explique pourquoi les investissements directs étrangers ont progressé de 1,3 milliard de dirhams en 2011, atteignant 6,2 milliards de dirhams.
Propos recueillis par Hasna Daoudi
*Henri-Louis Vedié est auteur d’une douzaine d’ouvrages. Ses travaux de recherche ont tout d’abord porté sur la macro et la micro-économie, ce qui lui a permis de publier chez Dunod des manuels d’initiation dans ces domaines. Depuis, il s’est spécialisé dans l’analyse de l’économie des pays émergents et dans l’étude des Fonds Souverains, auxquels il vient de consacrer un ouvrage.