"Je suis profondément reconnaissant à la Fondation pour le travail que vous effectuez en matière de préservation de l’histoire juive de par le monde. Et je suis tout particulièrement honoré que vous ayez consacré un moment mémorable à mon pays, le Maroc, qui, sous le leadership visionnaire et dynamique de Sa Majesté le Roi, est devenu un havre du vivre-ensemble et de la résilience culturelle, qui distinguent le modèle marocain dans le monde d’aujourd’hui", a souligné M. Azoulay, dans un discours lu en son nom par M. Larbi Rmiki, Responsable de la Diplomatie publique à l’Ambassade du Maroc aux Etats-Unis.
Devant une audience nombreuse venue célébrer l’universalité du modèle marocain et prendre la juste mesure de la proximité et de la convivialité séculaires entre Islam et Judaïsme dans le Royaume, M. Azoulay est revenu sur son enfance "passée dans la ville merveilleuse d’Essaouira-Mogador, une cité qui a été, à travers les siècles, un centre vivant et dynamique de la vie juive, à tel point qu’elle pouvait se prévaloir, à un moment de l’histoire, d’abriter en son sein une majorité de citoyens de confession juive".
"J’ai toujours senti, a poursuivi M. Azoulay, que la ville d’Essaouira est un microcosme du Maroc, une terre riche par la profondeur de sa diversité où Islam et Judaïsme se sont mutuellement nourris et cultivés". Et de souligner que "depuis ma tendre enfance, j’ai appris que la préservation du Judaïsme au Maroc est une question de dignité et de justice ressentie au plus profond de tous les Marocains".
Cette prise de conscience allait se matérialiser, a affirmé M. Azoulay, "par ma longue quête d’une paix juste au Moyen-Orient, au tout début des années 70, lorsque j’ai fondé le groupe +Identité et Dialogue+ à Paris”, ajoutant qu’il s’était évertué, durant les décennies qui ont suivi, à “démontrer que les cultures islamique et juive ne sont pas opposées, mais plutôt inter-dépendantes et complémentaires”.
“Dans le cadre de mon travail avec l’Alliance des civilisations des Nations Unies et en tant que Président de la Fondation Anna Lindh, je me suis évertué à dire au monde que ma culture et mon identité juives marocaines se sont nourries au coeur même du monde arabo-musulman et seraient de ce fait réduites sans la dimension musulmane, dans la même mesure où la civilisation marocaine serait incomplète sans l’influence enrichissante du Judaïsme”, a fait observer M. Azoulay.
De cet héritage vertueux et singulier, et avec le concours de concitoyens marocains musulmans, “j’ai été suffisamment chanceux de mettre ma ville natale, Essaouira-Mogador, sur la carte du monde en tant que porte-drapeau méditerranéen du dialogue inter-culturel et de cité résiliente où converge tout ce qui a trait à la culture humaine et aux échanges spirituels entre Islam et Judaïsme”, s’est réjoui M. Azoulay.
“Il est fascinant que cette singularité du modèle marocain, en terre d’Islam, continue de montrer la voie au reste du monde”, a conclu M. André Azoulay.
La cérémonie de remise de ce prix a été marquée par la présence de plusieurs membres du corps diplomatique accrédités à l’ONU et à Washington, ainsi que d’une panoplie de personnalités représentant les mondes des affaires, des arts et des médias.
La soirée a été marquée aussi par la présence notamment de l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Marc Ginsberg, et de l’ancien sous-Secrétaire d’Etat au Trésor, l’ambassadeur Stuart Eizenstat.
Atlasinfo (avec map)