Deux musées, mémoire de Meknès, reprennent leur identité grâce à la FNM

Meknès, la ville impériale revient en force. Elle nous donne rendez vous en septembre prochain pour nous dévoiler une autre facette de ses trésors, à la fois témoins de son riche passé et repère pour le présent.

Des trésors patrimoniaux qui portent en eux l’histoire de la ville et qui vont être restaurés, entretenus et valorisés grâce à l’initiative de la Fondation Nationale des Musées (la FNM) qui prend en charge la restauration de deux musées ayant perdu par la force du temps et par le processus inévitable de dégradation, une partie si importante de leur cachet et de leur substance originale.

BORJ BELKARI

Il s’agit du musée Dar Eljamaî et celui de Borj Belkari, deux monuments prestigieux considérés par les Méknassis comme témoins du rayonnement culturel de leur ville, et comme reflet de leur mémoire commune à mettre en valeur, à protéger et à transmettre à la descendance.

Pour louable qu’elle soit, cette initiative n’est pas nouvelle pour la FNM et pour son président, l’artiste peintre Mehdi Qotbi, qui travaille d’arrache pied en vue de protéger l’héritage des ancêtres et de promouvoir toutes les formes d’expression artistique qui serviront de viatique aux futures générations.

L’idée de restaurer ces deux monuments de haute valeur patrimoniale à germé dès 2015 dans l’esprit des praticiens, avant de prendre forme fin 2018 avec la décision d’entreprendre des travaux de restauration du musée Dar Eljamaî pour installer la nouvelle Exposition sur l’art de la musique qui devait voir le jour en septembre prochain. Une action grandiose que la pandémie n’a pu empêcher, face à la forte volonté de sauver ce site menaçant ruine par les effets du temps, et de placer le public méknassi au cœur de la culture muséale.

Le Palais Eljamaî a été construit en 1882 par le grand vizir, Mokhtar Ben Laarbi Eljamaî, sous le règne du Sultan My Hassan 1er ; une inscription sur plâtre se trouvant à la salle de réception témoigne de cette date, et c’est en 1912 que les Français se sont procurés cette bâtisse dont ils firent l’hôpital militaire (de son vrais nom, hôpital Louis) et puis le tribunal militaire, avant de l’attribuer au service des Beaux-arts en 1920.

L’inspection régionale des Beaux Arts le transforme immédiatement en musée avec une galerie d’artisanat. Le bâtiment Dar Eljamaî est classé monument historique selon le Dahir du 7 Rabie 1 ( 19- 11- 1920) et une école de broderie indigène fut aussi créée ainsi qu’une école de musique qui suivra vers l’année 1930 jusqu’à la fin des années 60 avec l’ouverture du conservatoire de musique à Dar Lbachawat au quartier Lahboul’’, explique à Atlasinfo Ahmad Margraa,  conservateur du musée tout en précisant que le vizir Laarbi Ljamaî était un grand amoureux des musiques savantes et plus particulièrement du tarab Al-Ala qu’il a bien conservé dans le livret (kounach) Eljamaî, dont on trouverait le manuscrit à la bibliothèque Nationale à Rabat.

Une action parallèle a été menée par la fondation pour la restauration du musée

Belkari, ce dernier a pris place au célèbre bastion appelé ‘’Borj Belkari’’ qui a été érigé lui aussi vers le 17ème siècle à l’ère ismailienne dans le but d’assurer la sécurité de l’ancienne ville de Riad Al Anbari; l’actuel Mellah consacrée pendant les 17éme et 18éme siècles à la résidence des nobles et de l’élite de l’époque.

Le musée a abrité une collection de poterie riche et diversifiée en 2002- 2003, et c’est en 2014 que la FNM a entamé des travaux de rénovation du musée dont la réparation du drainage, la reconstruction des escaliers, le revêtement des murs, l’installation de portes en métal, la rénovation du réseau électrique et toute l’infrastructure et la finition de la façade extérieure du musée.

‘’L’ exposition consacrée à la poterie a été annulée et l’ensemble de la collection du musée est actuellement emballée et entreposée, et dans les jours qui viennent la FNM prévoit la mise en place d’une nouvelle scénographie d’exposition, avec l’attribution d’une nouvelle thématique qui sera choisie en fonction des atouts culturels de la ville de Meknès’’, a tenu à préciser à Atlasinfo Lhadi khriss le conservateur du musée Borj Belkari.

Les conservateurs des deux musées promettent une grande ouverture sur les secteurs du tourisme, de la culture et de l’éducation nationale en étalant une liste de projets visant la promotion des trois secteurs dans la ville impériale, chose qui serait très bénéfique pour la capitale ismailienne et qui promet de faire renaître son patrimoine culturel et artistique inégalable.

 

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