COP22: La mise en commun de l’observation par satellite est un enjeu planétaire considérable (Ségolène Royal)

La mise en commun de l’observation par satellite est un enjeu planétaire considérable, a souligné, vendredi à Marrakech, la ministre française de l’Environnement , de l’Energie et de la Mer, Ségolène Royal.

Les agences spatiales, qui disposent de grandes connaissances et outils technologiques, sont appelées à laisser de côté leur concurrence scientifique afin de mettre en place des protocoles de recherche communs à même de répondre à l’urgence climatique, a affirmé Mme Royal, dans une allocution à l’occasion de la réunion des Chefs d’agences spatiales dans le cadre de la COP22 sous le thème « Apport des technologies spatiales à la mise en oeuvre des accords de la COP ».

« Les missions spatiales qui ont été développées ces dernières années nous aident à développer des services climatiques et à favoriser les actions d’adaptation face aux changements du climat, notamment dans les domaines de l’agriculture, les risques côtiers et la question de l’eau », a expliqué Mme Royal.

Dans cette même veine, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, a plaidé en faveur d’une solidarité Nord-Sud en matière de partage du savoir scientifique et technologique, faisant remarquer que ce type de connaissances reste « l’apanage de certains pays, pas de la majorité ».

« La solidarité à ce niveau-là est fondamentale », a-t-il martelé, faisant savoir que l’une des premières revendications des pays menacés par les dérèglements climatiques, notamment les pays insulaires, est la mise en place de systèmes d’alertes et d’observation des phénomènes climatiques.

De son côté, le président directeur-général du Centra national d’études spatiales (CNES), a relevé qu’il s’agit de la première fois dans l’histoire des COP qu’est organisée une réunion spécifiquement dédiées au thème de l’espace et du climat.

« En effet, ce sont les satellites qui ont mis en évidence le réchauffement climatique, ce sont les satellites, qui ont permis de mesure l’élévation du niveau des océans, et ce sont les satellites qui vont permettre de s’assurer que l’Accord de Paris sera appliqué », a-t-il dit.

L’observation de la Terre par satellite a permis de faire de grands progrès dans la compréhension des systèmes climatiques océaniques et terrestres. Cette observation spatiale est devenue aujourd’hui indispensable pour fournir des données-clés d’aide à la décision aussi bien pour la gestion des ressources naturelles et environnementales que pour les mesures d’adaptation et d’atténuation des effets et des conséquences des changements climatiques.

Dans cette perspective, le rôle des satellites et des instruments d’observation qu’ils embarquent est essentiel dans l’étude et le traitement de la question climatique puisque 26 des 50 paramètres définis dans le cadre du Global Climate Observing System (GCOS) ne sont mesurables que depuis l’espace.

Cette réunion a été marquée par deux panels. Lors du premier panel, les représentants des agences spatiales ont présenté leurs programmes et initiatives actuels et futurs pour la collecte et l’analyse des informations et indicateurs sur les changements climatiques.

Le deuxième panel a examiné les questions de coopération internationale en ce qui concerne le développement et l’utilisation des programmes spatiaux et le renforcement des capacités, en tenant compte en particulier des attentes des pays en développement. Les participants ont présenté les défis de coopération auxquels ils sont confrontés et discuté des ressources disponibles et des mécanismes pour des partenariats bilatéraux ou multilatéraux.

Cette rencontre de Marrakech a été organisée par le CNES français en collaboration avec le Centre Royal de Télédétection spatiale (CRTS) et le Centre Royal d’Etudes et de recherches spatiales (CRERS) marocains.

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