« Charte des principes de l’islam »: Macron salue « un engagement net et clair »
La « charte des principes » de l’islam de France adoptée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) est « un engagement net, clair et précis en faveur de la République », s’est félicité lundi Emmanuel Macron, selon l’Elysée.
Ce texte marque aussi « une étape extrêmement importante » en permettant « une clarification de l’organisation du culte musulman », a ajouté le président au cours d’une réunion avec les responsables du CFCM à l’Elysée, a précisé la présidence.
« Tout commence », a-t-il lancé à ces derniers à la fin de l’entretien qui a réuni les représentants des cinq fédérations, sur huit, ayant adopté la charte dimanche, avant le début lundi de l’examen du projet de loi de lutte contre le séparatisme.
Au cours de la réunion, le président du CFCM Mohammed Moussaoui a précisé à M. Macron que la charte avait été approuvée par « toutes les fédérations » du Conseil mais que trois d’entre elles « avaient besoin d’un peu plus de temps pour expliquer à leurs adhérents de quoi il s’agissait », selon l’Elysée.
« Le texte va faire sa vie, être transmis à nos instances locales, aux responsables des mosquées, imams, et leur retour d’expérience nous permettra de le perfectionner », a indiqué M. Moussaoui dans la cour de l’Elysée, en saluant « l’unité retrouvée » des fédérations composant le CFCM.
Cette charte « dit de façon claire que les principes de la foi musulmane sont complètement compatibles avec les principes de la République », a-t-il expliqué.
Ce texte marque aussi « une étape extrêmement importante » en permettant « une clarification de l’organisation du culte musulman », a ajouté le président au cours d’une réunion avec les responsables du CFCM à l’Elysée, a précisé la présidence.
La charte réaffirme la compatibilité de la foi musulmane avec les principes de la République, dont la laïcité, et l’attachement des musulmans de France à leur citoyenneté pleine et entière; rejette l’instrumentalisation de l’Islam à des fins politiques ainsi que l’ingérence des États dans l’exercice du culte musulman; rappelle que le principe d’égalité devant la loi oblige tout citoyen dont le musulman de France à inscrire son vécu dans le cadre des lois de la République garantes de l’unité et la cohésion de la France, réaffirme le principe d’égale dignité humaine dont découle l’égalité Femme-Homme, la liberté de conscience et de religion, l’attachement à la raison et au libre-arbitre, le rejet de toute les formes de discrimination et de la haine de l’Autre et rappelle que les actes hostiles aux musulmans de France et aux symboles de leur foi est l’œuvre d’une minorité extrémiste qui ne saurait être confondu ni avec l’État ni avec le peuple français.
Tout en validant le texte de la charte, trois des huit fédérations du CFCM, CCMTF, Milli Gorus (Turcs) et « Foi et Pratique, se refusé d’opposer leur signature en bas du texte.
Le texte de la charte sera signé par l’UMF, GMP, MF, RMF et FIACCA.
L’Elysée a dit attendre que la charte soit signée par l’ensemble des fédérations et que le conseil des imams soit mis en oeuvre d’ici la fin janvier.
Composée de dix articles, la charte affirme « sans ambiguïté », selon la présidence, « la supériorité des principes de la République sur les principes religieux » ainsi que « deux points politiques essentiels »: « le refus de toute ingérence étrangère » et « le rejet de l’islam politique », comme l’avait demandé Emmanuel Macron dans son discours aux Mureaux (Yvelines) en octobre.
Le chef de l’Etat « souhaite que cette charte puisse sortir du cadre du CFCM » et soit adoptée « par d’autres acteurs », précise l’Elysée, en prévenant que « ceux qui la refusent » n’auront droit à « aucun traitement de faveur ».