Chaînes d’approvisionnement : Lahcen Haddad pour la construction d’une vision commune entre l’UE et le Maroc
« La pandémie de Covid-19 n’est pas seulement une crise à court terme, dans la mesure où elle a eu des implications durables sur la façon dont les gens travaillent et sur le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement », a dit M. Haddad, lors d’une rencontre au Parlement européen sur la thématique « Coopération et commerce UE-Maroc pour un développement durable en Méditerranée ».
Mettant l’accent sur l’urgence pour les entreprises de renforcer la résilience à long terme de leurs chaînes de valeur pour gérer les défis futurs, il a appelé à adopter une approche holistique pour gérer la chaîne d’approvisionnement, créer une flexibilité suffisante pour se protéger contre les perturbations futures, et développer un cadre solide qui comprend une capacité d’opérations de gestion des risques réactive et résiliente.
« Le Maroc dispose à cet effet de plusieurs atouts pour jouer un rôle important dans l’écosystème des chaînes d’approvisionnement européen », a-t-il souligné, notant que le Royaume est « proche géographiquement et politiquement de l’Europe, ses normes sont harmonisées avec l’Europe et dispose des infrastructures logistiques idoines, outre l’existence d’une complémentarité entre le Maroc et l’EU dans plusieurs secteurs ».
Jetant la lumière sur les opportunités de coopération entre le Maroc et l’UE en énergies renouvelables, le parlementaire et expert en énergie, Khammar Mrabit, a relevé, de son côté, que la situation énergétique au Royaume et dans l’UE est marquée à la fois par la forte dépendance aux énergies fossiles importées de l’étranger et par la volonté des gouvernements à assurer une transition favorisant les énergies bas-carbone (solaire, éolien, hydraulique, hydrogène) et combinant le nucléaire de puissance et le gaz.
Le Maroc, comme l’UE, est engagé pleinement dans les efforts internationaux en matière de lutte contre les changements climatiques, émanant de la vision royale, traduite au fil du temps par des actions et des programmes concrets dans divers secteurs et plus particulièrement celui de l’énergie, a-t-il indiqué, notant que cela a permis au Maroc de rehausser son ambition en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à plus de 45% en 2030 dans le cadre de sa Contribution Déterminée au niveau National, au titre de l’Accord de Paris et de s’inscrire sur le chemin de la neutralité carbone.
La contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction de la demande devient de plus en plus importante, avec une part de plus de 35% pour 2021, et la part de la capacité des énergies renouvelables dans la capacité totale installée devrait atteindre 40% à fin 2022 et dépasser l’objectif de 52% tracé à l’horizon de 2030, a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, les avancées réalisées par le Maroc dans sa transition énergétique sont matérialisées par des investissements très importants (des dizaines de milliards de dirhams) pour la mise en œuvre des programmes et feuilles de route concernant en particulier la production de l’hydrogène, le dessalement de l’eau de mer, ainsi que la décarbonation de l’industrie nationale grâce à une énergie bas carbone et compétitive, a indiqué M. Mrabit.
Et d’ajouter que le développement de l’hydrogène sera concrétisé de manière progressive, en vue d’assurer une exploitation optimale que ce soit pour le marché local ou bien pour l’exportation.
La parlementaire Bentaleb Fatima Zahra a mis, pour sa part, l’accent sur nombre de questions liées aux énergies renouvelables et aux chaînes de valeur agricoles durables, citant les principaux défis ainsi que les actions-clés menées au Maroc.
Organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), en partenariat avec le Parlement européen, la rencontre, qui a exploré les opportunités de coopération étroite entre l’UE et le Maroc dans un contexte géopolitique instable, a débattu du ‘’potentiel des relations UE-Maroc’’ et des opportunités de ‘’l’intégration économique’’ et de la ‘’coopération en matière d’énergies renouvelables’’.
Elle a vu la participation de députés européens, de parlementaires marocains, de membres de la CGEM et de son homologue BusinessEurope.
La délégation parlementaire marocaine a été composée également de Chahim Zaina, Ait Menna Hicham, Aboulghali Salaheddine, Ibrahim Khaya, Soubaii Mbarek, Majid Fassi Fihri et Chaouki Mohamed.