"Je ne renoncerai jamais à ma candidature au poste de Premier ministre", a dit le chef chiite du gouvernement sortant, dans une déclaration lue à la télévision par un présentateur. "Je resterai un soldat, défendant les intérêts de l’Irak et de son peuple face aux terroristes et à leurs alliés, les baassistes et les Naqshbandi, qui mettent en application un programme douteux provenant de l’extérieur", a ajouté Nouri al Maliki.
Les djihadistes sunnites de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), appuyés par des groupes favorables à l’ancien régime de Saddam Hussein, se sont emparés depuis début juin de pans entiers de territoires dans le nord et l’ouest de l’Irak.
Nouri Al-Maliki est en sursis. Une pluie d’accusations s’abat de toutes parts, en Irak comme à l’étranger, sur le chef du gouvernement après la déroute des forces gouvernementales face à l’offensive de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et de ses alliés sunnites. Sorti vainqueur avec son parti des élections législatives du 30 avril, le premier ministre sortant n’est plus assuré de réunir autour de lui une coalition pour briguer un troisième mandat. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander son départ, l’accusant d’avoir mené le pays à l’impasse.
Arrivé au pouvoir en 2006, M. Maliki s’est peu à peu recroquevillé sur sa base électorale chiite, menant une politique autoritaire et sectaire au détriment des minorités kurde et sunnite. Marginalisée, la communauté sunnite, qui compose 35 % de la population irakienne, a vu naître en son sein en 2011 un mouvement de contestation pacifique. Ce mouvement, réprimé férocement, s’est transformé en insurrection. Un terreau insurrectionnel sur lequel prospère aujourd’hui l’EIIL.