Les agriculteurs français poursuivent leurs manifestations, ce vendredi, avec notamment des opérations escargot et des blocages d’importants axes routiers du pays, pour protester contre les rémunérations « trop faibles » ou encore les formalités administratives européennes, jugées « trop lourdes ».
Depuis le 18 janvier, plusieurs dizaines d’entre eux bloquent des autoroutes à plusieurs endroits de l’Hexagone, et se rassemblent sur des ronds-points pour signifier leur mécontentement.
Deux autoroutes du sud du pays, dont un axe important vers l’Espagne, étaient fermées ce vendredi sur près de 400 kilomètres par la fronde du monde agricole. Seuls des convois de tracteurs roulent sur les voies.
D’autres actions se poursuivaient sur les rocades et les ronds-points, perturbant la circulation dans toute la France, y compris aux portes de Paris, selon des images relayées par les médias.
Outre la hausse des marges de la part des industriels et des distributeurs et, par conséquent, la baisse de leurs revenus, les agriculteurs français fustigent une concurrence qu’ils jugent « déloyale » venue d’autres pays européens, au moment où ils font face à des maladies qui déciment leur bétail, à la problématique des restrictions d’irrigation et aux normes « difficiles » à respecter au quotidien.
Le mouvement de contestation, lancé par plusieurs syndicats agricoles, a été endeuillé, mardi, par un accident près d’un point de blocage, dans lequel une agricultrice et sa fille sont décédées.
Mercredi soir, la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole, a réclamé au gouvernement des « réponses immédiates sur la rémunération », dont une aide d’urgence aux « secteurs les plus en crise », et, à plus long terme, la mise en oeuvre d’un « chantier de réduction des normes ».
Bien qu’un dialogue se soit engagé entre les principales organisations agricoles et l’Exécutif, les agriculteurs ne s’estiment pas entendus, alors que le gouvernement s’apprête à annoncer des mesures afin de débloquer la situation.
La grogne des agriculteurs touche aussi d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, le Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie.