Le permis devait expirer fin juin courant, ce qui signifie que les Zimbabwéens qui se trouvaient en Afrique du Sud avec le ZEP devraient trouver d’autres moyens de régulariser leur séjour ou quitter le pays qui ne veut plus d’eux. La dernière annonce du ministère de l’Intérieur n’est donc qu’un simple report d’une réalité inévitable à laquelle de nombreux Zimbabwéens devront faire face à la fin de cette année.
En 2021, le gouvernement sud-africain avait décidé de ne pas renouveler les ZEP dont les Zimbabwéens ont bénéficié depuis 2009, accordant aux détenteurs de ce document une période de grâce qui se terminera à la fin de ce mois.
Ainsi, après plus de dix ans passés à travailler en toute légalité dans ce pays d’Afrique australe, ces immigrés ont été invités à plier bagage et à rentrer dans leur pays d’origine pour faire face à l’inconnu.
Le comble est que cette décision n’affectera pas uniquement les Zimbabwéens arrivés dans le pays, mais aussi les familles qu’ils ont fondées après plus d’une décennie passée dans la Nation arc-en-ciel.
Les estimations font ainsi état de dizaines de milliers d’enfants qui seront touchés par cette décision, déracinant leur vie et les exposant à des traumatismes et à des souffrances au Zimbabwe, un pays aux abois avec une crise socio-économique qui ne cesse de s’aggraver.
Face à cette sombre perspective, les autorités sud-africaines ne veulent pas revenir sur leur décision. Pour elles, les ZEP ne seront pas renouvelés après leur expiration et leurs titulaires devront demander différents types de visas disponibles pour rester sur le sol sud-africain. À défaut, ils seront expulsés.
Désemparés et désespérés, les ressortissants zimbabwéens cherchant à rester dans le pays de Nelson Mandela ont déjà dépensé des milliers de dollars pour essayer de régulariser leur situation, mais en vain jusqu’à présent.
Stella Makande, une mère zimbabwéenne qui travaille comme enseignante en Afrique du Sud depuis 15 ans, s’est dite frustrée par la lenteur du processus de traitement de sa demande de permis de travail, notant qu’elle attendait une réponse depuis septembre de l’année dernière.
Alors que ce processus s’avère plutôt fastidieux, avec une communication minimale du département de tutelle, Makande et son fils adolescent n’ont aucune visibilité alors que la date d’expiration de leur permis est imminente, la seule option qui leur reste étant de se préparer à traverser la frontière zimbabwéenne pour la première fois depuis plus d’une décennie.
Même son de cloche chez le porte-parole de l’association de la Communauté du Zimbabwe en Afrique du Sud, Bongani Mkhwanazi, qui a déploré que le site Web officiel dédié aux demandes de visas s’est avéré très lourd, beaucoup de ses utilisateurs ayant rencontré des difficultés pour réserver des créneaux horaires pour déposer leur dossier.
Alors que le temps presse et l’espoir d’une éventuelle régularisation s’évanouit, les immigrés zimbabwéens sont désormais confrontés à un choix désespéré : rester en Afrique du Sud en tant que migrants sans papiers, avec toute la vulnérabilité qui s’attache à un tel statut, ou retourner dans leur pays d’origine où la situation économique ne cesse de se détériorer.
Pris dans cette impasse, beaucoup n’ont d’autre choix que d’attendre, dans l’anxiété et le désespoir, pour affronter leur sort dans la nation arc-en-ciel.