Diaspora marocaine: le rapport sur le NMD préconise le renforcement du CCME et la mise en oeuvre de politiques rénovées et adaptées aux attentes de la diaspora marocaine
Le rapport sur le Nouveau Modèle de Développement (NMD), présenté mardi au roi Mohammed VI par Chakib Benmoussa, président de la Commission spéciale chargée de l’élaborer, évoque le rôle et la place des Marocains du Monde (MDM), « qui constituent une force et un atout précieux dans le processus de développement du pays ».
Dans son rapport général, la Commission réitère dans ce sens l’importance de la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles pour une meilleure représentation de la diaspora, plus particulièrement à travers le renforcement du Conseil de la communauté marocaine à l’Etranger (CCME).
Le rapport invite également à mettre l’accent sur la mise en œuvre de politiques rénovées et adaptées aux besoins et attentes de cette frange importante de la population marocaine et à la défense de ses intérêts auprès des pays de résidence.
Pour mobiliser davantage les compétences des MDM au service du développement du pays, la commission recommande de mettre en place des approches incitatives favorisant l’attrait des MDM aux profils hautement qualifiés opérant dans les secteurs de pointe, tels que les NTIC, la biotechnologie ou les énergies renouvelables.
La création d’une base de données des MDM accessible aux institutions marocaines privées et publiques sera opportune à cet égard, souligne le rapport qui considère essentiel de mobiliser les MDM pour le développement des activités de recherche scientifique, de R&D et d’innovation, au vu de l’expertise acquise par la diaspora en la matière.
Selon la commission, la concrétisation de cet objectif exige quelques préalables, notamment la structuration de l’écosystème de la recherche scientifique et son indexation sur les priorités stratégiques du pays, moyennant des programmes nationaux clairement définis, aux modes de gouvernance transparents et faisant l’objet d’un suivi et d’une évaluation régulière.
MDM, un rôle « pont »
La spécificité des MDM, en tant que connecteurs du Maroc au reste du monde, constitue une grande chance à saisir, estime la commission. « Par leur rôle de « pont » entre le marché national et les marchés internationaux, les MDM pourront aider à lever des capitaux, développer de nouveaux partenariats ou accéder à des compétences ou expertises absentes au Maroc, ou encore promouvoir des produits et services marocains », fait valoir le rapport.
Les communautés marocaines établies à l’étranger pourront aussi impulser l’effort de rayonnement international du Royaume en s’appuyant aussi bien sur les structures existantes que sur les espaces mobilisables au sein des pays d’accueil pour la diffusion, à l’étranger, de la culture marocaine.
S’agissant des flux de transferts des MDM vers le Maroc, dont la contribution est importante pour l’équilibre de la balance des paiements de notre pays, note le rapport, ils sont à entretenir et à renforcer à travers le développement de produits financiers adaptés aux objectifs d’investissement des MDM, notamment en direction des nouvelles générations.
Au-delà des flux de transferts, souligne-t-on, une grande importance devra être accordée à l’encouragement des investissements des MDM au Maroc, par le biais d’une politique globale et intégrée axée sur des dispositifs d’accompagnement et de mise en relation avec des porteurs de projets au Maroc. A cela, s’ajoute une action forte et régulière de communication pour expliciter le cadre réglementaire et procédural national et fournir des informations utiles sur les opportunités d’investissement au Maroc, par région et par secteur.
Liens culturels et immatériels
En outre, indique-t-on, il est préconisé de poursuivre les efforts de consolidation et renforcement des liens culturels et immatériels avec cette part importante de la population marocaine.
Cela passe par le relèvement substantiel de la qualité des dispositifs culturels actuels, en veillant à l’organisation régulière d’évènements socioculturels, en offrant des cours de langue en arabe ou amazigh au profit des nouvelles générations nées dans les pays de résidence ou encore en mettant à leur disposition des plateformes d’e-learning leur permettant de mieux connaître l’héritage culturel de leur pays d’origine.
Dans ce cadre, la Commission appelle au renforcement et à la consolidation des efforts déployés par les principaux acteurs institutionnels concernés, en l’occurrence, le Département des affaires étrangères, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger. A cet effet, la Commission recommande la mise en place d’une agence marocaine de l’action culturelle à l’étranger pour fédérer les efforts des acteurs et favoriser la mobilisation des MDM.
Il convient de souligner l’importance de la communauté juive marocaine présente dans le monde, souligne le rapport, rappelant combien cette communauté reste attachée à son pays d’origine et extrêmement sensible à l’action conduite par le Maroc de préservation de ses lieux de mémoires (cimetières, synagogues, musées…) et de valorisation de son patrimoine immatériel.
La reconnaissance par la Constitution de l’affluent hébraïque comme un des affluents culturels de la Nation et la politique internationale d’ouverture et d’équilibre poursuivie « créent une dynamique de plus grande contribution de cette communauté au développement du Maroc et à la promotion des valeurs de paix, de tolérance et de dialogue ».