Parmi les thèmes largement abordés: Les forces régionales et la sécurité du Golfe ; Les puissances mondiales et la sécurité du Golfe : leurs rôles et leurs stratégies ; Les projets nucléaires et leurs conséquences sur la sécurité du Golfe.
Lors de cette rencontre, il a été beaucoup question de l’Iran et de son nucléaire. Les avis oscillaient entre la poursuite d’une option diplomatique vis-à-vis de l’Iran et les dangers que représenterait une option militaire pour l’ensemble de la région.
Pour Abdulkhalek Abdullah, Professeur en sciences politiques à l’université des Emirats, l’Iran un est un « voisin difficile et insondable », faisant part de ses craintes que ce pays « ne précipite avec son programme nucléaire l’ensemble de la région vers une course irréversible à l’armement ».
«Nous considérons l’Iran comme le plus grand danger, même s’il n’est pas notre ennemi. L’Iran est un voisin difficile et opaque. Il veut s’imposer comme le gendarme de la région. C’est d’ailleurs sa politique qui précipite l’ensemble des pays du Golfe dans les bras des Américains.», a-t-il dit. «Le Chah nous a imposé la course à l’armement dans les années soixante-dix et les Iraniens veulent revivre aujourd’hui le rêve de ce roi.»
Selon l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charrette, «Il est plus que vital de régler le problème du programme nucléaire iranien par le biais de la diplomatie. Une attaque armée comme celle qui a eu lieu contre l’Irak précipitera toute la région dans un chaos qui touchera toute la région du Grand Moyen-Orient. Et personne ne sortira gagnant. La seule solution donc reste le dialogue avec les Iraniens afin de les convaincre de renoncer à leur programme nucléaire militaire, mais aussi trouver une solution rapide au conflit israélo-palestinien», a-t-il indiqué.
Même son de cloche chez Hervé Morin, ancien ministre français de la Défense, qui a plaidé pour le renforcement des sanctions économiques contre Téhéran et pour une politique européenne commune et forte vis-à-vis de l’Iran.
Pour sa part, la députée Lady Olga, membre de la commission de défense au sein du Parlement britannique, croit au dialogue avec les Iraniens. Selon elle, canaliser les capacités militaires iraniennes nécessite un changement total de dynamique dans la région..
«Il faut inviter le Yémen à faire partie du Conseil de coopération et inclure aussi l’Inde, le Pakistan dans un partenariat économique et militaire avancé, si l’on veut contrecarrer les visées exubérantes des Iraniens.», a-t-elle dit, reconnaissant que les sanctions deviennent de plus en plus inefficaces.
La députée britannique estime que le changement devrait venir de l’intérieur en tendant notamment la main aux forces progressistes et démocratiques qui vivent à l’intérieur du pays.
Mais pour Ali Zada, directeur de l’Institut des relations euro-iraniennes à Londres et opposant au pouvoir en place, le régime des mollahs demeure immobile et guère enclin au changement. «C’est un régime basé sur l’idéologie et tout dialogue diplomatique avec lui s’avérera infructueux.».