"Les Emirats soutiennent un futur changement de gouvernement" non basé sur des critères confessionnels, a déclaré cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane lors d’un entretien mardi à Abou Dhabi avec le président de la Coalition nationale syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib.
Le ministre a ajouté que son pays soutenait aussi les efforts de l’émissaire international Lakhdar Brahimi tendant à obtenir un arrêt des violences et préparer "une Syrie moderne ouverte à tous ses enfants sans discrimination et loin de tout esprit de rancune ou de vengeance".
L’émissaire onusien Brahimi, en mission à Damas, n’a pas obtenu pour le moment l’assentiment du président Bachar al-Assad ni celui des principaux groupes de l’opposition à un plan international de sortie de crise.
Au terme d’un sommet mardi à Manama, les monarchies du Golfe, dont les Emirats, ont souhaité que la transition politique en Syrie soit accélérée pour mettre fin au conflit, qui a fait plus de 45.000 morts en 21 mois.
Le soulèvement populaire, déclenché en mars 2011, s’est militarisé face à la répression, et les rebelles sunnites ont radicalisé leurs actions contre le régime de Bachar al-Assad, issu de la communauté minoritaire alaouite, une émanation du chiisme.
Dans leur dernier rapport sur la Syrie, les enquêteurs de l’ONU ont affirmé la semaine dernière que le conflit était désormais "ouvertement intercommunautaire", citant les tensions entre les chiites et les sunnites.
Les experts indiquent en outre que "les (…) minorités, comme les Arméniens, les Chrétiens, les Druzes, les Palestiniens, les Kurdes et les Turkmènes ont été emportés par le conflit".
Selon le chercheur français Fabrice Balanche, 80% des Syriens sont sunnites, environ 10% sont alaouites dont M. Assad, 5% chrétiens, 3% druzes et 1% ismaéliens.
Les violences en Syrie ont fait plus de 45.000 morts, dont plus de 30.000 civils, depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar al-Assad il y a 21 mois, a rapporté mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Au moins 31.544 civils ont péri depuis le 15 mars 2011, a précisé l’ONG qui considère aussi comme des civils ceux ayant pris les armes contre les troupes du régime. "Des milliers de personnes comptées comme des civils sont des rebelles", estime le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le nombre de soldats tués s’élève à 11.217 et celui des déserteurs à 1.511, a précisé cette ONG, basée en Grande-Bretagne et qui s’appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales dans les hô pitaux civils et militaires à travers le pays.