"Un civil a été tué sur la route de la ville de Mhardé dans la province de Hama, soit par des tirs des forces de sécurité, soit par les chabbiha" (milices pro-régime), a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH, huit heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Un cessez-le-feu censé mettre fin à plus d’un an de violences sanglantes en Syrie est entré en vigueur jeudi matin, suivi aussitôt d’un appel à manifester de l’opposition toujours déterminée à faire tomber le régime de Bachar al-Assad.
La Russie, allié de poids du régime Assad, a appelé, comme la France, à l’"envoi le plus vite possible" d’observateurs pour surveiller l’application du cessez-le-feu, face au scepticisme de la communauté internationale qui a accusé maintes fois le pouvoir syrien de ne pas tenir parole.
Les autorités syriennes ont annoncé qu’elles mettraient fin aux opérations militaires tout en prévenant que l’armée répondrait à toute attaque menée par "des terroristes", en référence aux rebelles qui se sont engagés à respecter l’ultimatum.
Après avoir réprimé depuis le 15 mars 2011 une révolte marquée par des manifestations populaires avant de se militariser, les troupes restaient massivement déployées dans certains hauts lieux de la contestation pour dissuader les gens de manifester, selon les militants.
D’ailleurs, le chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de l’opposition, Burhan Ghalioun a appelé les Syriens à défiler dans les rues pour "s’exprimer car c’est un droit absolu. Les manifestations étant un point essentiel du plan" en six points de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.
Celui-ci stipule, outre le cessez-le-feu et le retrait des troupes des centres urbains, la "liberté d’association et le droit de manifester pacifiquement".