Il n’y a pas besoin d’un moratoire sur les futures enchères sur les fréquences pour la 5G car « toute la littérature scientifique » indique qu’elles ne présentent « aucun risque » sanitaire, a estimé mercredi la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili alors qu’une partie de l’opposition en demande un.
« Le moratoire a un intérêt à partir du moment où on n’a pas les données et justement, on a un rapport sorti hier (mardi) qui nous donne des données et nous précise que sur les bandes qui vont être occupées d’ici la fin de l’année, il ne va y avoir, en gros, aucun risque si on respecte les normes, » a poursuivi la ministre sur la radio Europe 1.
Les membres de la Convention citoyenne pour le climat avaient recommandé un moratoire dans leur propositions remises en juin au président Emmanuel Macron, le temps de vérifier un éventuel risque sanitaire et pour l’environnement.
Cette demande a été reprise dimanche par 70 élus de gauche et écologistes dans une tribune publiée par l’hebdomadaire JDD, déplorant que le lancement de la 5G intervienne « sans étude d’impact climatique et environnemental, ni aucune consultation publique préalable ».
L’idée d’un moratoire a été balayée lundi par le président Macron, qui a assuré que « la France (allait) prendre le tournant de la 5G », en ironisant sur ceux qui préfèreraient « le modèle Amish », du nom de l’austère communauté protestante aux États-Unis, et le « retour à la lampe à huile ».
Le président du Sénat, Gérard Larcher (droite), a jugé mercredi la 5G « indispensable » alors que le territoire français reste « sous-équipé » en téléphonie mobile, estimant que c’est aussi « une affaire de souveraineté: on ne peut pas laisser simplement les équipementiers chinois dominer ce marché ».
Selon le rapport remis au gouvernement, il n’y a pas « d’effets néfastes avérés à court terme en-dessous » des valeurs limites recommandées concernant l’exposition aux ondes électromagnétiques.
Sur le plan environnemental, en revanche, Mme Pompili a estimé que « l’évolution des consommations fait qu’on va consommer beaucoup plus et qu’il peut y avoir un risque pour l’environnement ». « Donc il faut qu’on réfléchisse à comment on peut faire pour être un peu plus sobres » dans les usages et consommations, a-t-elle estimé.
Pour le président de l’autorité des télécommunications, Sébastien Soriano, « il n’y a pas de raisons de stopper la 5G en elle-même ». Mais, « compte tenu des préoccupations qui sont exprimées politiquement et dans la société », « il y a urgence à travailler sur les conditions, sur les garanties, sur les garde-fous à apporter par rapport à ces préoccupations ».
Les enchères pour l’attribution des premières fréquences de la 5G en France doivent se tenir fin septembre, ouvrant la voie à de premières offres commerciales d’ici fin 2020.