Selon le dernier Plan d’intervention opérationnel mondial du PAM, publié vendredi, la famine – provoquée par les conflits et alimentée par les chocs climatiques et le ralentissement économique provoqué par la Covid-19 – pourrait bientôt devenir une réalité pour des millions de personnes.
«Les niveaux de la faim dans le monde augmentent à mesure que les conflits, les chocs climatiques et la pandémie de Covid-19 entrent en collision. Et le moindre choc fera basculer dans la famine ces millions de personnes », a déclaré Tomson Phiri, porte-parole du PAM, cité par un rapport du Programme.
« Sans une aide alimentaire d’urgence immédiate, ces personnes risquent elles aussi de mourir de faim, car le moindre choc les fera basculer dans la famine », a insisté M. Phiri.
Ainsi, c’est quelque 584.000 personnes qui seront probablement confrontées cette année à des conditions proches de la famine en Éthiopie, à Madagascar, au Soudan du Sud et au Yémen, selon cet organisme onusien.
Le Nigéria et le Burkina Faso sont également particulièrement préoccupants car ils ont connu ces derniers mois des poches de population proches de cette situation de « catastrophe ». Celle-ci, communément appelée phase 5 est la plus élevée sur l’échelle à cinq niveaux du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), précise la même source.
Plus généralement, l’agence de l’ONU prévient que le monde ne progresse plus vers la faim zéro. Les progrès ont marqué le pas et se sont inversés. Le PAM estime que plus de 270 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë ou à haut risque cette année.
« La situation en 2021 n’a rien d’habituel et elle s’aggrave. Nous sommes extrêmement préoccupés par les personnes les plus vulnérables du monde, alors que les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter dans le monde entier », a détaillé le porte-parole du PAM.