Placée sous le thème « connais-toi toi-même », l’édition 2024 se veut l’aboutissement d’une longue expérience du festival qui ambitionne de continuer à promouvoir les composantes identitaires et culturelles séculaire du Royaume, tout en s’ouvrant davantage sur les affluents soufis dans le monde.
« Le thème choisi pour cette édition concerne aussi bien l’individu que la collectivité, appelés à s’interroger sur soi pour créer de la pensée. C’est ce que nous considérons comme finalité de la culture soufie et spirituelle », a déclaré à la presse le président du festival, Faouzi Skalli, à l’occasion d’une conférence de presse de présentation de la 16è édition.
L’édition est marquée par la participation africaine notamment de Mauritanie, du Sénégal et de Tanzanie, a-t-il indiqué, promettant « un voyage unique qui mènera aussi le public à travers la musique soufie asiatique, tout en maintenant une place de choix pour les cultures soufies et les plus célèbres confréries (zaouias) marocaines ».
Pour M. Skalli, « l’expérience cumulée à travers les éditions précédentes nourrit notre volonté d’élargir le champ d’action du festival, le but étant d’approfondir la connaissance des cultures et pensées soufies à travers le monde ».
La soirée d’ouverture de cette 16è édition sera marquée par un spectacle intitulé « La religion de l’amour », qui sera animé par Sophia Hadi, Fatima-Zahra Qortobi et Abdelkader Ghayt, et Yéyya « Maoulainine » (Maroc), Senny Camara (Sénégal), la griotte mauritanienne Fatou Mint Engdhey et Yahya Hussein Abdallah (Tanzanie).
Au programme du festival, on retrouve également des concerts d’Aurélien Pascal (violoncelle, France) et du Marocain Maraoune Hajji avec le Tanzanien Yahua Hussein Abdallah, en plus des artistes pakistanais, Sain Zahoor, porteur d’un message intemporel d’amour et de quête de l’union, et albanais, Enris Qinami, qui présentera des chants soufis des Balkans.
Aussi, les maalmat de Meknès, héritières d’un genre musical unique, partageront l’art mystique du masmoudi. Le chanteur Marouane Hajji fera vibrer, lui, les mots centenaires des poètes mystiques Al-Harraq, Al-Choustarî et Al-Busarî, alors que le maallem Abderrahim Amrani Marrakchi (Hamadcha de Fès) animera une lilâ, nuitée spirituelle guidée par les mots du musicien et conteur Frédéric Calmès.
Par ailleurs, « la créativité étant une affaire de société », le Festival de Fès de la Culture soufie donnera la mesure de son engagement à impliquer le public dans ses propositions, en favorisant l’échange et le dialogue entre les experts et le public, selon le programme du festival.
En effet, au menu de cette édition, figurent des tables rondes autour de diverses thématiques : « Sur les pas d’Abraham », « Prendre soin de l’âme », « Ibn Arabî et Rûmî, un dialogue permanent », « Transhumanisme : quelle place pour la spiritualité?”, ou encore « L’héritage andalou, quelles leçons pour l’avenir ? ».
Comme lors des précédentes éditions, les festivaliers auront l’occasion de participer à plusieurs vernissages, notamment de l’exposition de Sami Ali (calligraphie), et de celle des artistes Benjamin Beni (photographe), Fatima-Zahra Sanhaji (poétesse) et Jamal Nassiri (Oud).
Chaque journée du festival sera aussi égayée par des soirées de la Tariqa Wazzaniya, de Hamadcha, de la Tariqa Qadiriya-Boutchichiya ou de la Tariqa Cherqawiya, dans le cadre de la rubrique « Concerts et Rituels ».
Enfin, lors du concert de clôture, le groupe Taybah puisera dans le répertoire syrien Chadhili pour entraîner la danse extatique des derviches tourneurs et inviter à « emprunter la voie de l’amour ».