En marge d’un voyage en Colombie, Manuel Valls a condamné "avec la plus grande sévérité", les violences "inadmissibles" survenues lors de la manifestation parisienne des taxis contre le service de chauffeurs non professionnels UberPOP, tout en réaffirmant que ce dernier était "clairement illégal".
Face à la violence de cette grève, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a lancé un appel au calme, annonçant un renforcement de la répression de l’activité d’Uber POP, en principe interdite par la loi Thévenoud de 2014, sans attendre la réponse du Conseil constitutionnel à un recours de la société mère américaine Uber.
Selon le ministre, près de 2 800 taxis en colère étaient mobilisés à la mi-journée, sur 55 000 chauffeurs recensés. Tous réclament la désactivation de l’application d’UberPOP. Seule manière de bloquer ses activités.
Les syndicats de taxi sont reçus en ce moment place Beauvau "en présence des représentants des ministres concernés", Économie, Transports et Intérieur.
La société Uber a pour sa part annoncé contester devant la justice l’arrêté préfectoral publié contre le service UberPOP. C’est ce qu’a révélé le directeur général Thibaud Simphal sur RTL. "Il faut laisser la justice faire son travail, elle fait son travail et pour l’instant elle a pris plusieurs décisions qui sont favorables à Uber, qu’elle continue", a-t-il lancé. Et si les clients pourraient dès lors être poursuivis pour utiliser les services d’UberPOP, Thibaud Simphal ne craint pas d’effets psychologiques. "Ça ne change pas grand chose, les arrêter il y en a d’autres".
Pour rappel, la France n’est pas le premier pays d’Europe où l’activité d’Uber fait controverse, l’entreprise californienne a été interdite d’exercer en Allemagne, aux Pays-Bas et même en Espagne. La commission européenne a même indiqué mardi dernier plancher sur « une régulation appropriée » que Bruxelles espère mettre au point cette année.