Une semaine de mélodies arabo-andalouses à Paris

Un air d’Andalousie joeux parcourra du 26 au 31 mars la Cité de la Musique de Paris qui a choisi pour son festival du printemps 2010 des orchestres andalous du Maghreb invités à participer à l’ancrage d’un genre peu connu dans l’espace musical français.

Une semaine de mélodies arabo-andalouses à Paris
Musée dédié à l’histoire des musiques du monde ‘’du Moyen-âge à aujourd’hui’’, la Cité de la Musique de Paris, a entamé depuis une quinzaine d’années une démarche culturelle destinée à promouvoir la musique andalouse, à en asseoir la place dans la ‘’France des musiques’’ et surtout, à en faire un genre à part entière. C’est ainsi qu’elle a décidé, cette année, d’inviter les Parisiens pour une embarcation artistique d’une semaine au cœur des mélodies venues d’Al-Andalous.

Pour ouvrir ce cycle andalou 2010, la Cité de la Musique invite trois artistes, le Tunisien Dorsaf Hamdani, l’Algérien Salim Fergani et le Marocain Ahmed Houari, à jouer, chacun, sa ‘’nouba’’ de prédilection, une pièce vocale et instrumentale faite de vers rimés.

Considérée comme l’âme de la musique andalouse, la nouba est une composition musicale construite sur un mode, qui lui donne son nom. Les musicologues évoquent l’existence, jadis, de 24 ‘’noubates’’ jouées sur 24 modes correspondant chacun à une heure des 24 que compte la journée.
Aujourd’hui, il en existe un nombre limité : 11 au Maroc, 12 en Algérie et 13 en Tunisie, nous explique Christian Gravier, directeur membre du comité organisateur et spécialiste des musiques de la Méditerranée, pour qui cette manifestation vise en premier lieu à persévérer cet art musical fruit d’influences mutuelles entre le Maghreb, l’Andalousie et la Méditerranée.

Longtemps confinée aux milieux maghrébins et aux juifs originaires du Maroc, la musique andalouse est en passe de sortir définitivement de son cadre communautaire. Disponibles autrefois chez les seuls disquaires des quartiers à forte présence maghrébine, les albums sont désormais commercialisés dans la majorité des magasins de France.

Elle s’invite aussi avec honneur sur les plus célèbres scènes du Paris culturel. Instruments emblématiques de la musique arabo-andalouse, appelée au Maroc ‘’Tarab Al-ala’’, le ‘’oud’’, le ‘’qanûn’’ et le ‘’ney’’ ont, aujourd’hui, toute leur place à l’Olympia, au Théâtre de la Ville, à l’auditorium de la Maison de la radio, à la salle de concert de l’Unesco ou à la Maison des cultures du monde.

Autre preuve que le genre a acquis ses lettres de noblesse : les voix andalouses ne pénètrent plus les foyers via les seules ondes communautaires (Beur FM, Radio Orient, France Maghreb, etc.). On les entend aussi, désormais, dans les studios de Radio France et de Radio France internationale (RFI).

A souligner, par ailleurs, que les organisateurs proposeront, en marge du Festival, une collection de chansons sous forme d’un album CD qui retrace la formidable épopée des chanteurs maghrébins en France et se situe dans la dynamique de l’exposition de Génériques ‘’Un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France’’, présentée à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration en mai 2009. Un livret de huit pages racontant l’histoire de ces artistes qui ont marqué la scène culturelle maghrébine et française, accompagne également cet album CD.

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