Un Marocain et deux Algériens dans le Costa Concordia

Un Marocain et deux Algériens dans le Costa Concordia
Un Marocain et deux Algériens et un Marocain se trouveraient parmi les passagers du «Costa Concordia» qui a fait naufrage dans la nuit de vendredi à samedi près d’une île italienne au large de la Toscane (centre de l’Italie).

Deux cadavres ont été retrouvés dimanche dans l’épave du paquebot de croisière. La découverte de ces deux cadavres porte le bilan du naufrage à cinq morts et une soixantaine de blessés. Les trois premiers morts recensés étaient deux passagers français et un membre d’équipage péruvien.

Les corps de deux hommes âgés ont été localisés par des plongeurs à l’arrière de la partie immergée du navire, ont annoncé les garde-cô tes à la presse. Ils étaient dans une cabine et avaient endossé leurs gilets de sauvetage.

Le Costa Concordia, un navire de luxe de quelque 300 mètres de long, propriété de l’italien Costa Croisières – filiale du numéro un mondial de la croisière, l’américain Carnival – a fait naufrage vendredi soir après avoir heurté un rocher vers 20H30 GMT.

Il avait alors à son bord 4.229 occupants dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d’équipage.

De multiples nationalités à bord

Selon l’armateur Costa Crociere, le navire comptait 3.216 de passagers, en majorité des Italiens (989), des Allemands (569) et des Français (462). Il comptait également 177 Espagnols, 129 Américains, 127 Croates, 108 Russes, 74 Autrichiens, 60 Suisses, 46 Brésiliens et 46 Japonais. Le navire comptait aussi 42 Néerlandais, 33 Ukrainiens, 30 Sud-Coréens, 20 Roumains, 26 de Hong Kong, 25 Britanniques, 21 Australiens, 17 Argentins, 13 Taïwanais, 12 Canadiens, 12 Chinois, 11 Portugais, 10 Colombiens, 10 Chiliens, 9 Turcs, 8 Belges, 8 Israéliens, 9 Kazakhs, 8 Péruviens, 8 Polonais, 6 Moldaves, 6 Népalais, 5 Suédois, 5 Vénézuéliens, 4 Danois, 4 Dominicains, 4 Serbes, 4 Sud-Africains, 3 des Antilles hollandaises, 3 Biélorusses, 3 Grecs, 3 Hongrois, 3 Iraniens, 3 Irlandais, 3 Macédoniens, 2 Albanais, 2 Cubains, 2 Algériens, 2 Equatoriens, 2 Mexicains, 2 Finlandais ainsi qu’un passager d’Andorre, un Bulgare, un Bosniaque, un Tchèque, un Indien, un Marocain, un Norvégien, un Néozélandais, un Philippin et un Uruguayen.

Le navire comptait aussi plus de 1.013 membres d’équipage de nationalités diverses pour un total de 4.229 personnes.

Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver des survivants piégés dans l’épave, semi-immergée à une trentaine de mètres de l’île du Giglio, mais elles sont rendues difficiles par la très forte inclinaison du paquebot couché sur un flanc à 90 degrés et qui risque de glisser et couler totalement.

Toute une série d’obstacles bloquent le passage des plongeurs: portes fermées, escaliers brisés et éléments d’ameublement entassés.

Ils n’ont contrô lé pour le moment qu’un quart de l’épave selon le responsable des pompiers, Cosimo Pulito, qui a jugé "difficile qu’il y ait des poches d’air" ayant permis la survie d’occupants de la partie submergée du navire.

"Nous avons commencé là où il y la plus forte probabilité de trouver des gens vivants. Nous ne sommes pas encore allés dans la salle des machines. Nous continuerons les recherches jusqu’à ce que nous ayons fait la totalité du navire", a-t-il indiqué.

Une note d’espoir était pourtant intervenue en fin de matinée avec une forte diminution du nombre de disparus.

"Des recoupements et contrôles ont permis de réduire le nombre de disparus à 17, 11 passagers et 6 membres d’équipage", alors qu’il était question jusque là de 34 à 36 disparus, a expliqué à l’AFP le président de la région Toscane Enrico Rossi. Avec la découverte des deux corps, le nombre de disparus s’est réduit à une quinzaine.

Après un couple de jeunes mariés sud-coréens extraits de leur cabine dans la nuit, un troisième rescapé, le commissaire de bord Marrico Giampietroni, a pu être extrait du navire. Les pompiers avaient entendu "des bruits" puis "une voix" dès 06H00 GMT.

Il a une jambe cassée mais "il est sauvé", a indiqué à l’AFP un responsable de la capitainerie du port de Santo Stefano, situé en face du Giglio.

Pendant ce temps, la polémique sur le naufrage, qualifié par la presse italienne de "Croisière de la mort" (Repubblica) et comparé au "Titanic" (Il Messagero), qui a fait naufrage il y a juste un siècle, enflait autour des responsabilités du commandant, incarcéré samedi pour homicide multiple et abandon de navire, et de la désorganisation de l’évacuation.

"C’est une grosse erreur humaine qui a eu des conséquences dramatiques", a dénoncé le ministre de la Défense, l’amiral Giampaolo Di Paola.

"Des navires de cette dimension ne peuvent pas passer aussi près d’une cô te (…). Espérons que le nombre de morts ne grimpe pas", a-t-il souligné.

"La route suivie par le navire n’était pas la bonne", a indiqué de son cô té le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, en charge de l’enquête.

Le commandant "s’est approché de manière très maladroite de l’île du Giglio, a heurté un rocher qui s’est encastré dans le flanc gauche, faisant s’incliner (le navire) et embarquer énormément d’eau en l’espace de deux, trois minutes", a-t-il ajouté.

D’après les premiers éléments tirés de la boîte noire, le navire était à "seulement 150 mètres du rivage, une distance incroyablement proche", a encore dit le procureur.

Selon certains, il effectuait une sorte de parade surnommé l’"inchino" (la révérence), toutes lumières allumées et à grand renfort de sirènes pour saluer les 800 habitants du Giglio. La justice tente de confirmer s’il s’agissait bien d’un "inchino".

Le magistrat a également remis en cause la gestion de l’accident par l’équipage.

"L’alerte a été lancée par le navire autour de 22H42 (21H42 GMT) alors que l’impact avait eu lieu une heure avant". Et pendant que l’évacuation était encore en cours, le commandant "était déjà, un peu après minuit, sur les rives de Giglio". Les derniers passagers ont été évacués vers 05H00 GMT, selon les pompiers.

Au moment du naufrage, vendredi soir vers 21H30 (20H30 GMT), le navire transportait quelque 4.229 personnes dont plus de 3.200 touristes de 60 nationalités différentes et un millier de membres d’équipage d’origines diverses.

Au moment de l’accident, les passagers étaient en train de dîner ou pour certains déjà au lit.

De nombreux témoins ont décrit des "scènes d’apocalypse" et de "panique" avec des bousculades entre touristes cherchant à monter sur les chaloupes, au milieu de cris et pleurs de la cinquantaine d’enfants et des nombreux retraités participant à la croisière. Selon des passagers, certains se sont battus pour trouver des gilets de sauvetage, parfois défectueux, et les membres d’équipage n’arrivaient pas à faire descendre les chaloupes.

Dans la panique, des dizaines de passagers se sont jetés à l’eau, ce qui explique pourquoi sur la quarantaine de blessés, beaucoup ont des bras ou jambes cassées.

Dimanche, deux Japonais qui avaient échappé aux identifications de samedi, se sont manifestés à Rome.

Selon le préfet local Giuseppe Linardi, les recoupements entre la liste des occupants du bateau et celle des sauveteurs qui ont accueilli samedi la majorité des évacués sous une tente dans le port de Santo Stefano, sont "complexes".

"Il y a beaucoup d’étrangers et il est possible que des noms aient été mal retranscrits", a-t-il dit.

Des sources de l’ambassade colombienne ont indiqué à l’AFP qu’il y avait "10 à 15 membres d’équipage colombiens et qu’ils vont tous bien".

Depuis Londres, le secrétaire aux Affaires étrangères William Hague a indiqué que les 35 Britanniques –23 passagers et 12 membres d’équipage– "ont été recensés et sont en bonne santé". De même que 566 passagers allemands dont une dizaine ont brièvement reçu des soins dans des hô pitaux italiens, selon un porte-parole de Costa en Allemagne.

Selon le Département d’Etat américain, "il y avait 126 Américains à bord et il n’y a pas eu d’informations sur d’éventuels blessés".

Les plus de 4.000 rescapés ont été transférés samedi du Giglio vers le port de Santo Stefano puis rapatriés pour la plupart vers leurs villes d’origine en Italie et à l’étranger.

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