Les autorités n’ont pas identifié les personnes impliquées dans ces heurts particulièrement violents qui se sont déroulés au nord et au sud de la capitale Tunis. Mais il y a deux mois, le groupe islamiste armé Ansar al Charia, a été interdit.
Ce groupe radical, apparu après le renversement du régime de Ben Ali début 2011, est considéré comme responsable de l’assassinat cette années de deux figures de l’opposition, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué qu’une fusillade avait éclaté à la faveur d’une perquisition de la police dans une maison dans laquelle se cachaient des activistes présumés à Sidi Bouzid, localité située à 260 km de Tunis.
La police y a trouvé des armes, des explosifs et une voiture piégée en cours de confection. "Ils (les policiers) menaient une opération et les terroristes ont ouvert le feu sur eux. Il y a six policiers tués, quatre blessés et un homme armé abattu", a déclaré Mohammed Ali Aroui, porte-parole du ministère, à la télévision.
Un autre policier a été tué dans un autre incident, à Menzel Bourguiba, à une soixantaine de kilomètres au nord de Tunis, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
Le week-end dernier, les forces de sécurité tunisiennes ont tué dix islamistes accusés d’avoir participé à des attaques contre des patrouilles de la police tunisienne près de la frontière algérienne et d’avoir tué deux policiers.
Dans une interview à Reuters publiée dimanche, le Premier ministre tunisien Ali Larayedh a accusé les djihadistes enAfrique du Nord de profiter de la désorganisation qui règne depuis 2011 en Libye pour s’y procurer des armes et se former àla guérilla. (voir )
Le chef du gouvernement de coalition, membre lui-même du parti islamiste modéré Ennahda, a souligné les liens entre les dirigeants d’Ansar al Charia en Tunisie, ceux d’Al Qaïda auMaghreb islamique (Aqmi) et ceux d’Ansar al Charia en Libye.
Ali Larayedh a confirmé mercredi que son gouvernement était prêt à démissionner mais a précisé qu’il fallait au préalableq ue les deux parties aient respecté les termes de leur accord -la rédaction d’une nouvelle Constitution, l’établissement d’une date pour les élections et une nouvelle commission électorale.
Après ces déclarations et les heurts avec les activistes, les dirigeants de l’opposition ont demandé que le gouvernement soit plus clair à propos de sa décision de démissionner.
"Les discussions commencent vendredi. Nous voulons des clarifications du Premier ministre. Les attaques terroristes ont tendu l’atmosphère", a déclaré Hussein Abassi, qui dirige l’UGTT, la puissante centrale syndicale qui fait office de médiateur entre le gouvernement et l’opposition.
Ennahda gouverne avec l’appui de deux formations laïques, le Congrès pour la république du président Moncef Marzouki et le parti de gauche Ettakatola.
Les trois semaines de discussions doivent servir au choix des membres du gouvernement de transition, à la mise en place d’une nouvelle commission électorale et à la fixation du calendrier pour la présidentielle et les législatives.
Mais certains dans l’opposition doutent des intentions d’Ennahda. Plusieurs milliers de partisans de l’opposition ont envahi l’avenue Habib-Bourguiba mercredi à Tunis pour demander au gouvernement de respecter sa promesse de démission.