D’après le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale tunisienne, Walid Hakima, les forces sécuritaires relevant ont arrêté 242 individus à la suite de ces actes de vandalisme.
« Des sécuritaires ont été blessés et des véhicules de la police saccagées », a-t-il précisé dans des déclarations à la presse, ajoutant que les groupes d’individus qui se sont rassemblés, samedi soir, dans plusieurs régions, n’avaient aucune volonté de manifester, pacifiquement, leur seul objectif était de casser ou de piller ».
Pour sa part, le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Khaled Hayouni a fait savoir que la majorité des émeutiers sont des mineurs, dont l’âge varie entre 12 et 15 ans, ainsi que des jeunes entre 20 et 25 ans.
Il a fait remarquer que ces incidents ont éclaté simultanément à Tunis et dans d’autres gouvernorats, juste après l’entrée en vigueur du couvre-feu à 16h00.
Et d’ajouter que le but de ces mouvements était de « déconcentrer les forces sécuritaires et de disperser leurs efforts pour commettre des actes de pillage ».
Selon le porte-parole, les gardes-nationaux et les forces de sécurité intérieure ont fait échec à de nombreuses tentatives de vol et de pillage de biens publics et privés.
Les émeutiers ont dressé des barricades et mis le feu à des pneus, barrant ainsi plusieurs routes. Ils ont, également, tenté de piller des établissements publics et privés. D’après des sources sécuritaires, le calme est revenu dans ces villes, après ces actes de violence et des tentatives de prise d’assaut des locaux commerciaux.
En plein couvre-feu, ces jeunes ont également procédé à provoquer des troubles en mettant le feu dans des pneus, en fermant les routes, en lançant des pierres contre les forces de l’ordre et en s’attaquant et saccageant des magasins et commerces privés ou établissements publics.
Dans certaines villes telle que Manouba, un distributeur automatique d’un bureau de poste et une agence bancaire ont été a été pillés.
Partout, les unités sécuritaires ont riposté en jetant des gaz lacrymogènes.
Ces affrontements sont intervenus quelques heures après l’annonce par le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi d’un vaste remaniement de son gouvernement concernant douze ministères notamment ceux de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé.
Dix ans après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011 sous l’effet d’un soulèvement populaire, la Tunisie connaît toujours une instabilité politique et des problèmes socio-économiques.
La classe politique, plus fragmentée que jamais depuis les élections législatives de 2019, se déchire alors que l’urgence sociale s’accentue avec la pandémie de coronavirus (175.065 cas, dont 5.600 morts), qui s’ajoute à la hausse des prix, la persistance du chômage et la défaillance croissante des services publics.