Devant le Conseil de sécurité, l’envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, est revenue aussi sur le sort « douloureux » des populations, en particulier des femmes et des filles syriennes, en butte aux conflits et à une crise économique dévastatrice.
Fin août, l’ONU avait appelé à la retenue les parties au conflit en Syrie, mais en dépit de ces deux semaines de calme relatif, “les civils syriens sont toujours tués, mutilés, détenus, déplacés de force ou privés des moyens de retourner chez eux en sécurité”, a déclaré Mme Rochdi.
“Leurs infrastructures et leurs moyens de subsistance subissent toujours des attaques destructrices et les échanges de tirs et de frappes par des drones en divers points du Nord du pays se poursuivent”, a-t-elle indiqué.
Et de poursuivre que malgré les efforts de divers participants internationaux pour préserver des accords de cessez-le-feu, tenter tant bien que mal d’assurer une désescalade des conflits et la protection des civils, en présence de groupes terroristes, une cruelle évidence se confirme : « aucun processus politique menant à un cessez-le-feu d’ampleur nationale n’est possible tant que les violences ne connaissent pas d’accalmie ».
La responsable onusienne a, en outre, déploré les obstacles qui perturbent l’aide humanitaire destinée aux civils, alors que les besoins sont plus criants que jamais et que les ressources s’amenuisent.
Des propos confirmés par Martin Griffiths, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, lui aussi présent devant le Conseil de sécurité, qui a rappelé que le Plan de riposte humanitaire pour la Syrie, requérant 4,4 milliards de dollars, représente le plus grand appel de fonds de l’année 2022, mais n’a pour l’instant reçu qu’un quart de cette somme par les donateurs. Par ailleurs, seuls 20% des 6,1 milliards promis sur le plan régional pour les réfugiés et la résilience ont été effectivement versés.
Préoccupée par les besoins urgents des populations, Mme Rochdi a appelé aussi à travailler en amont sur les origines de leur détresse et de leurs migrations forcées : autant que les conflits armés, l’effondrement économique de la Syrie, dont les causes sont multiples.