Syrie: le Maroc condamne l’utilisation des armes chimiques à Al-Ghota et appelle à une solution politique

Le Maroc a condamné à nouveau, lundi à Genève, l’utilisation des armes chimiques à Al-Ghota, en banlieue de Damas, et appelé à une solution politique et définitive à la crise syrienne à travers un dialogue sérieux et global.

S’exprimant devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) lors du débat sur le rapport de la Haut-commissaire aux droits de l’Homme, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, M. Omar Hilale a fait part des profondes préoccupations du Royaume face à la détérioration de la situation en Syrie, en particulier l’utilisation condamnable des armes chimiques à Al-Ghota.

La délégation marocaine, a indiqué le diplomate, "partage pleinement le constat de la Haut-commissaire au sujet du retard accusé par la communauté internationale pour entreprendre des actions conjointes sérieuses afin de mettre fin au cycle de violence en Syrie".

Le Royaume s’est d’autre part réjoui des informations fournies par Mme Navi Pillay s’agissant l’amélioration de la situation au Mali depuis la signature de l’accord du 18 juin, saluant à ce propos l’organisation réussie des élections présidentielles comme étant "une étape majeure vers le retour à l’ordre constitutionnel".

"Ma délégation salue également la formation hier d’un nouveau gouvernement, en particulier la création d’un portefeuille chargé de la réconciliation et du développement du Nord du pays", a ajouté l’ambassadeur.

Pour le Maroc, a-t-il dit, "il est désormais indispensable que la communauté internationale accompagne le Mali en lui apportant, à sa demande, l’aide et l’assistance nécessaires pour relever les défis restants".

Concernant la situation en Centrafrique, le Maroc s’est félicité du déploiement par le Haut-commissariat d’une mission d’établissement de faits et "attend avec un grand intérêt le rapport final de cette Mission".

Se félicitant de l’intérêt accordé par le Haut-commissariat à la prévention en matière des droits de l’Homme, M. Hilale a indiqué que le Maroc organisera, conjointement avec l’Ukraine en marge du CDH, un évènement sur le rôle de la prévention dans la promotion et la protection des droits humains.

"La prévention exige des actions concrètes et des mécanismes appropriés pour garantir le plein respect des droits de l’Homme, notamment dans les domaines de la démocratie, de l’Etat de droit et de la promotion de la culture des droits de l’Homme", a-t-il relevé, faisant savoir qu’une résolution sur cette thématique sera soumise à cette session du Conseil au nom d’un groupe de pays dont le Maroc.

Dans ce même contexte, l’ambassadeur a souligné la nécessité de faire en sorte que l’agenda de développement post-2015 prenne en considération le rôle important de la démocratie et l’Etat de droit.

Il a en outre fait observer que les droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement, continuent à rencontrer d’énormes difficultés dans leur mise en œuvre, notamment en raison de la crise économique et financière qui a frappé le monde depuis 2008.

A cet égard, M. Hilale a affirmé que la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour s’assurer que les effets néfastes de la crise n’impactent pas les programmes d’assistance aux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement.

Dans son rapport présenté lundi matin devant le CDH, Mme Pillay a mis en garde contre "une déflagration régionale en cas d’une éventuelle intervention militaire en Syrie".

"L’utilisation des armes chimiques a longtemps été identifiée comme un des crimes les plus graves qui puissent être commis", a-t-elle déploré, affirmant en substance que leur utilisation en Syrie "semble désormais faire peu de doute, même si les circonstances et les responsabilités doivent encore être clarifiées".

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