Sur le Maroc, Tebboune gère avec le même vieux logiciel

Lors de la période de transition entre l’ère d’Abdelaziz Bouteflika et celle d’Abdelmajid Tebboune, certains avaient cru voir une hirondelle survoler le ciel ombrageux des relations entre l’Algérie et le Maroc.

Et si, se demandaient les optimistes obsessionnels, une accélération de l’histoire est lancée par les nouveaux maîtres de l’Algérie qui aspiraient à faire entrer le pays dans une nouvelle séquence ?

Le voisinage maghrébin du nouveau pouvoir sera-t-il atteint par cette nouvelle frénésie du changement qui avait mis fin au cinquième mandat ? Y- aura-t-il une remise en cause du paradigme politique qui a pendant des décennies paralysé toute la région et gelé toutes les ambitions ?

Il n’en a pas fallu attendre longtemps pour se rendre à l’évidence. Sa sortie médiatique du 22 septembre dernier en témoigne. Le nouveau pouvoir est géré par le même logiciel qui consiste à percevoir le voisin marocain comme un éternel ennemi et donc à continuer à investir dans les chimères susceptibles de l’affaiblir et d’entraver sa dynamique nationale et internationale.

Cette nouvelle donne politique a été incarnée par le discours ambigu de circonstances qu’a adopté le nouveau président algérien Abdelmajid Tebboune .

Dans toutes ses sorties médiatiques, il avait tenté de faire la synthèse entre deux positons totalement contradictoires. La première quand il affirme la main sur le cœur, le regard presque larmoyant que les Algériens n’ont aucun problème avec leurs frères marocains .

Et la seconde lorsqu’il balance les sourcils froncés que l’objectif de l’Algérie est toujours de militer pour que le Polisario puisse bénéficier de son indépendance. Cette contradiction algérienne est devenue au fil des interviews la marque de fabrique d’Abdelmajid Tebboune.

Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé du côté du Maroc. Dans tous ses discours et prises de position, Le Roi Mohammed VI a pratiqué la politique de la main tendue, misant sans doute sur un sursaut historique de la classe politique algérienne pour dépasser ce différent artificiellement entretenu et  envisager une avenir commun.

Abdelamajid Tebboune s’entête à s’enfermer dans une vieille logique qui ignore délibérément que l’Algérie  est demeurée la seul régime à soutenir les séparatistes du Polisario quand le Maroc engrange avec une grande régularité d’indéniables succès diplomatiques. Et que la communauté internationale voit dans ce conflit un foyer sources de tensions et de déstabilisations régionales.

Le président algérien ignore délibérément la soif de changement et de réconciliation qu’expriment les peuples algériens et marocains. Il n’y a qu’à voir l’énorme espoir suscitée par une fake news l’été dernier sur sa supposée prochaine visite au Maroc .

Il reste de cette façon prisonnier d’une approche volontairement destructrice de tous les rêves unitaires maghrébins animés par ceux qui croient dur comme fer que l’avenir de cette région et la réussite  de sa dynamique économique passent  par la mutualisation des moyens et des intelligences.

Pour M. Tebboune comme pour ses prédécesseurs, le soutien aux séparatistes du Polisario même s’il contribue largement à l’hémorragie de l’économie algérienne passe avant les chances et les opportunités d’une réconciliation entre l’Algérie et le  Maroc. Triste constat.

 

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