SpaceX pose le 1er étage de sa fusée sur une barge flottante, une première
La société SpaceX a réussi pour la première fois vendredi à faire poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge flottant dans l’océan Atlantique, un nouveau succès qui pourrait avoir des répercussions sur le marché du lancement.
Deux minutes et demie après la séparation du reste du lanceur, le premier étage de Falcon 9, qui était alors à plus de 100 kilomètres d’altitude, a commencé à effectuer sa descente avec des moteurs en rétrofusée, pour se poser sans encombre sur une petite plateforme en mer.
"Le premier étage s’est posé et naturellement on adore", a écrit sur Twitter Elon Musk, le fondateur et patron de SpaceX.
SpaceX était déjà parvenu en décembre à faire poser le premier étage de Falcon sur la terre ferme en Floride après un lancement, et ce dès la première tentative.
L’entreprise californienne démontre ainsi ses capacités à récupérer cette partie importante du lanceur en le faisant revenir soit sur une plateforme en mer, soit sur la terre ferme.
Récupérer le premier étage de ses fusées permettra à SpaceX, si elle peut le faire de manière régulière, d’effectuer de substantielles économies à l’avenir en le réutilisant plusieurs fois.
L’entreprise avait déjà tenté à cinq reprises de faire atterrir son lanceur sur une barge en mer, mais sans y parvenir jusqu’à présent.
Ce double succès pourrait bouleverser le marché du lancement de satellites, dominé notamment par Ariane Espace.
Un autre milliardaire, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon et de la société Blue Origin, avait été le premier l’an dernier à faire atterrir sa fusée "New Shepard" après un vol suborbital, jugé moins difficile par les experts. Il a répété l’exploit à trois reprises, dont la dernière fois dimanche.
La capsule Dragon s’est quant à elle placée sur orbite sans problème vendredi après s’être séparée du deuxième étage de Falcon 9 et avant de déployer ses deux antennes solaires.
Elle a ensuite entamé son périple pour rejoindre tôt dimanche la Station Spatiale Internationale. Elle doit y livrer 3,1 tonnes d’approvisionnement, des matériels scientifiques et un module habitable gonflable.
Ce dernier, d’une masse de 1,4 tonne et fabriqué par la société américaine Bigelow, sera attaché à l’avant-poste orbital pour le tester, une première.
Cette capsule gonflable est basée sur des concepts inventés par la Nasa dans les années 1990 et développés ensuite par la firme créée par l’homme d’affaires Robert Bigelow.
Celui-ci a déjà mis sur orbite deux modules gonflables non habités en 2006 et 2007. En 2013, il a conclu un contrat de 17,8 millions de dollars avec la Nasa pour construire cette nouvelle capsule afin de tester ces habitats spatiaux plus légers.
Amarré à l’ISS à l’aide du bras télémanipulateur, la capsule, faite de Kevlar, un thermoplastique extrêmement résistant, se déploiera grâce à des réservoirs d’air internes pour atteindre quatre mètres de longueur pour un diamètre de 3,2 mètres, lui donnant un volume de 16 mètres cube, soit la taille d’une petite chambre.
Dragon transporte également des fournitures, nourriture et eau pour les six membres d’équipage de l’ISS, ainsi que des équipements et du matériel destinés à des expériences scientifiques, dont 20 souris. Elles permettront d’étudier l’atrophie musculaire et la perte de densité osseuse en microgravité.
Le vol de vendredi a été le troisième pour la nouvelle version de Falcon 9, conçue après l’accident de juin 2015, la fusée ayant déjà lancé avec succès des satellites en décembre et début mars.
Il s’agit de la huitième mission d’approvisionnement de l’ISS pour SpaceX, dans le cadre d’un contrat de 1,6 milliard de dollars passé avec la Nasa.
Dragon doit arriver à l’ISS dimanche à 11H00 GMT. Ce sera la quatrième capsule à rendre visite à l’ISS en un mois après notamment Cygnus, de la société américaine Orbital ATK, arrivée le 26 mars et qui est toujours amarrée.