“Il y a urgence. L’insécurité et l’instabilité politique au Sahel continuent d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique”, a souligné M. Guterres lors d’un événement de haut niveau sur le Sahel, notant que dans certaines régions, l’État a “perdu tout accès aux populations alors les groupes armés non étatiques consolident leur funeste emprise dans la région et cherchent même à étendre leur présence vers les pays du golfe de Guinée”.
Il a relevé que la “violence aveugle continue de tuer et de blesser des milliers de civils innocents, forçant des millions d’autres à fuir leur foyer, ajoutant que les femmes et les enfants en particulier subissent de plein fouet l’insécurité, la violence et les inégalités croissantes.
Le chef de l’ONU a en outre pointé du doigt le dérèglement climatique qui continue d’éroder les sols et de vider les masses d’eau, contribuant à l’insécurité alimentaire aiguë et exacerbant les tensions entre fermiers et éleveurs.
“Dans un contexte global de bouleversements énergétiques, alimentaires et financiers, la région est menacée par une crise de la dette systémique qui entraînerait des répercussions sur le continent tout entier”, a-t-il encore indiqué, appelant à changer les règles du jeu des rapports financiers du monde.
“Ces règles du jeu sont aujourd’hui complètement contre les intérêts des pays en développement, et en particulier les intérêts des pays africains, avec des problèmes de dette, avec des problèmes de liquidités, avec des problèmes d’inflation, avec des problèmes d’instabilité, nécessairement posés par cette injustice profonde dans les rapports financiers et économiques internationaux”, a poursuivi M. Guterres.
Mettant en garde que la crise sécuritaire au Sahel représente une menace mondiale, le haut responsable onusien a insisté que “si rien n’est fait, les effets du terrorisme, de l’extrémisme violent et du crime organisé seront ressentis bien au-delà de la région et du continent africain”.
“Un sursaut international, urgent et coordonné s’impose. Au-delà des efforts existants, il faut repenser notre approche collective et faire preuve de créativité”, a-t-il souligné.
En décembre dernier, l’Union africaine et les Nations Unies se sont engagées à travailler ensemble, en tandem avec la CEDEAO et le G5 Sahel, pour améliorer l’action globale menée en matière de sécurité, de gouvernance et de développement à travers le Sahel, a rappelé le SG de l’ONU.