" Tous les interlocuteurs nationaux et internationaux rencontrés ont souligné que la lutte contre le terrorisme devait passer par une action globale et régionale du fait de l’extrême mobilité de l’AQMI dans toute la région ", indique ce rapport qui sera présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’occasion d’une séance publique ce jeudi consacrée à la " Paix et la sécurité en Afrique ".
Ce rapport a été réalisé par une mission dépêchée, en décembre dernier, dans la région du Sahel par le Secrétaire général de l’ONU avec pour objectif d’évaluer la portée des menaces que la crise libyenne fait peser sur la région ainsi que les moyens disponibles aux niveaux national, régional et international pour y faire face, rappelle-t-on.
La crise libyenne a exacerbé une situation déjà précaire sur le plan de la sécurité dans la région du Sahel où une augmentation des activités terroristes et criminelles a été observée, relève le document selon lequel ces activités prennent notamment la forme d’enlèvements d’occidentaux contre rançon et d’affrontements armés avec les forces de sécurité,
Le risque de voir les groupes terroristes ou criminels recruter des rapatriés et des jeunes sans emploi, notamment, ainsi que le risque grandissant de radicalisation suscitent des inquiétudes croissantes pour l’ONU.Depuis 2003, quelque 53 personnes ont été prises en otage au Sahel par des groupes terroristes tels que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat et aujourd’hui AQMI.
Cette dernière organisation, qui opère traditionnellement dans les régions nord du Sahel, a depuis quelque temps étendu ses activités à d’autres parties de la région, comme en témoignent l’enlèvement de deux ressortissants français à Niamey au début de l’année 2011 et les kidnappings qui se sont récemment produits dans les régions de Hombori et de Tombouctou au Mali.
Lors de l’interception d’un convoi au Niger, une importante quantité de Semtex (645 kilos) et 445 détonateurs ont été saisis.
Selon les autorités nigériennes, ces explosifs étaient destinés aux camps de l’AQMI dans le nord du Mali.
Un grand nombre d’armes et de munitions provenant des stocks libyens sont, en effet, entrées clandestinement dans la région, selon l’ONU citant des fonctionnaires nationaux et experts internationaux selon lesquels des roquettes, des mitrailleuses équipées de viseur antiaérien, des fusils-mitrailleurs, des munitions, des grenades, des explosifs (Semtex) et des pièces d’artillerie antiaérienne légère (calibres légers bitubes), montées sur véhicules ont été introduits par contrebande.