Quelque 11 mille bureaux de vote répartis à travers le pays ont été mis en place pour cette consultation référendaire sur la nouvelle Constitution, qui avait fait l’objet d’une grande polémique, de critiques parfois acerbes et d’une forte opposition des forces politiques et sociales.
La Tunisie apparaît aujourd’hui plus que jamais divisée. Si les forces politiques et sociales déplorent l’absence de tout dialogue et de toute concertation à propos d’une loi fondamentale qui détermine l’avenir du pays et qui a été « préparée à la hâte », les partisans du Président Kaïs Saïed soutiennent que cette consultation devrait permettre au pays de rompre définitivement avec une classe politique corrompue et responsables de tous les maux dont souffre actuellement le pays.
Il s’agit d’un référendum que ses partisans entendent transformer en plébiscite pour le projet promu par le chef de l’Etat tunisien, qui accuse la classe politique qui a gouverné le pays depuis 2011 d’être responsable des déboires que connaît le pays et des grandes difficultés qu’il traverse et surtout de la corruption endémique qui a gangrené le pays.
En revanche, les grandes manifestations d’une opposition hétéroclite, enregistrées à Tunis les 22 et 23 juillet, à quelques jours de l’ouverture des bureaux de vote témoignent des craintes exprimées à l’endroit d’un projet « taxé d’être fait sur mesure ».
La plupart des formations de l’opposition appellent à une abstention massive.
Seul, le parti « Afek Tounes » a annoncé sa participation au référendum. La formation politique dirigée par l’ancien ministre du Développement économique Fadhel Abdelkéfi, a appelé à « voter par Non » affirmant que « le projet de la Constitution est un danger imminent ».
Dans l’autre sens, plusieurs partis à l’instar du « Mouvement du Peuple » (Nassérien), ont appelé à participer au référendum et à voter par « Oui ».
En plus de cette formation politique au poids moyen, figurent le parti du « Courant populaire », de l’Alliance pour la Tunisie, la Tunisie en Avant ainsi que de nombreuses associations et des personnalités venant d’horizons diverses ont appelé pour un vote favorable.
Le démarrage du référendum depuis le 23 juillet pour les Tunisiens à l’étranger a d’ores et déjà donné un avant-goût du déroulement le 25 juillet de la consultation populaire pour la nouvelle république.
Les premiers chiffres de la participation au référendum à l’étranger annoncé par l’Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) donnent un peu le mauvais tempo.
En France où il existe pourtant la plus forte communauté tunisienne, 1,9 % seulement de personnes enregistrées se sont présentées le 23 juillet (premier jour de la consultation) aux urnes et en Italie, ce taux est de 1,2 %. Ailleurs, dans les Amériques et le reste des pays européens : le taux de participation est de 3,1%.