Reconnaitre le régime des talibans « n’est pas d’actualité », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, assurant que la priorité pour Paris est de « mettre en sécurité les Français, les Afghans qui ont aidé la France et ceux qui se sont engagés pour la défense du droit ».
« Les talibans font preuve de beaucoup d’efforts pour avoir une reconnaissance internationale. Mais il ne suffit pas de faire des déclarations. Il faut encore des actes », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, mercredi sur BFMTV.
Parmi ces actes: permettre la sortie des Afghans qui veulent quitter le pays, faire en sorte que le terrorisme ne se sanctuarise pas dans le pays, accepter que l’aide humanitaire parvienne aux Afghans, respecter le droit des femmes et constituer un gouvernement de transition, a détaillé le chef de la diplomatie française.
« Il faut qu’ils (les talibans) posent ces actes et ils ne sont pas posés à cette heure », a ajouté Jean Yves Le Drian, affirmant que « nous avons appris à être très réservés sur les engagements des talibans. »
Selon le ministre, « il faut aboutir à une situation de pacification le plus vite possible », mais cela ne sera possible que lorsque les talibans poseront « des actes qui conviennent ». « S’ils ne donnent pas des gages ils seront les parias de la communauté internationale, a-t-il considéré.
La France poursuit ses opérations de rapatriement depuis l’Afghanistan tombé entre les mains des talibans. Menée en étroite coordination entre le Quai d’Orsay et le ministère des Armées, l’opération de rapatriement Apagan, mobilise deux avions de l’Armée de l’air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France.
« Un troisième vol arrivera ce jeudi à Paris », a annoncé le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune à la radio franceinfo.
Les premiers Afghans mis en sécurité par la France sont arrivés mercredi soir à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle. L’avion de l’armée transportait plus de 200 passagers, dont une large majorité d’Afghans et un nombre important de femmes et d’enfants.