Quand jeter son masque? Une vignette colorée répond à ce dilemme de la pandémie
On sait désormais que les masques de protection jouent un rôle essentiel pour prévenir la transmission du nouveau coronavirus. Des chercheurs écossais se sont penchés sur un problème devenu quotidien avec la pandémie: à quel moment en changer?
Dans son laboratoire de Motherwell, près de Glasgow (Ecosse), la société Insignia Technologies a développé une étiquette à apposer sur un équipement de protection, qui change de couleur quand il a été trop porté pour rester efficace.
Ces vignettes « utilisent tout un éventail de pigments intelligents et d’encres qui changent de couleur quand exposés au dioxyde de carbone », explique Graham Skinner, ingénieur de l’entreprise, à l’AFP.
« Quand la pandémie a commencé et qu’il y avait de la confusion quant au moment opportun pour jeter un masque, nous avons décidé d’utiliser cette technologie pour développer une étiquette qui change de couleur et serait applicable sur un masque ou une blouse », ajoute-t-il.
L’indicateur s’active une fois placé sur un équipement de protection. Jaune au départ, il devient progressivement bleu au bout de quatre à six heures. Il peut être utilisé sur un masque réutilisable.
Ignazio Maria Viola, physicien à l’université d’Edimbourg (Ecosse), souligne l’efficacité des protections sur la bouche pour stopper la transmission du virus, mais note qu’il reste de la place pour une « innovation massive » sur leur utilisation.
« Les recherches menées depuis le début de l’année montrent que la transmission se fait par les gouttelettes expirées par la bouche et les masques peuvent vraiment empêcher leur dispersion », insiste-t-il. « Ce que nous avons appris a sans aucun doute changé la manière dont nous concevrons et fabriquerons les protections pour le visage à l’avenir ».
« Il y a tellement de choses que nous savons, que nous ne savions pas il y a huit mois », observe-t-il.
Selon le scientifique, des masques pourraient être développés de manière à viser des gouttelettes de tailles spécifiques, « qui filtrent exactement celles qui portent le virus ».
En août, des chercheurs de l’université d’Edimbourg ont conclu que quelqu’un sans masque se tenant à deux mètres d’une personne toussant était exposé à 10.000 fois plus de gouttelettes infectées que quelqu’un portant un masque se trouvant à seulement 50 centimètres.
« Nous savions que les masques de différents matériaux étaient efficaces de différentes manière pour filtrer les gouttelettes. Mais quand nous nous sommes intéressés précisément aux plus grosse gouttelettes censées être les plus dangereuses, nous nous sommes rendu compte que même le masque fait maison le plus simple, constitué d’une seule coche de coton, est extrêmement efficace », souligne Ignazio Maria Viola. « Porter un masque peut vraiment faire la différence ».