Pour certains, le candidat démocrate Joe Biden (81 ans) est jugé « trop vieux » pour être président, et sa cote de popularité dépasse à peine les 40%. Toutefois, il est qualifié d’adversaire sérieux dans une primaire démocrate jouée d’avance. Le locataire de la Maison Blanche mise surtout sur son bilan en matière d’emploi avec notamment un chômage au plus bas et un grand nombre de postes créés depuis sa prise de fonctions. Toutefois, il risque d’être sanctionné à cause d’une inflation encore persistante et une politique migratoire jugée trop laxiste.
De son côté, l’ancien président Donald Trump compte une avance de quatre points sur Joe Biden dans les intentions de vote en vue des élections présidentielles de 2024, selon les derniers sondages.
Une enquête du Wall Street Journal fait ressortir que le magnat de l’immobilier recevrait 47% des voix contre 43% pour le candidat du parti démocrate, alors que l’avance s’élargit à six points en présence de cinq candidats tiers et indépendants qui recueillent 17% des voix dont 8% en faveur de l’ancien démocrate devenu indépendant Robert Kennedy.
Ce recul s’explique, selon l’enquête, par une désaffection vis-à-vis de la performance de l’administration Biden, seuls 23% des voix percevant d’un bon œil les politiques du gouvernement fédéral. Par contre, 53% des personnes interrogées déclarent avoir été négativement affectées par l’agenda de Biden.
De l’autre côté, près de la moitié des électeurs déclarent que les politiques de Trump lorsqu’il était président les ont aidés, alors que 37% déclarent le contraire.
Concernant « Bidenomics, » l’agenda économique phare de l’actuel président, moins de 30% des voix l’approuvent alors que plus de la moitié des électeurs ne le voient pas d’un bon œil.
Ces résultats représentent, selon le Wall Street Journal, le « dernier camouflet » pour Biden et les démocrates, dont certains s’inquiètent de la « capacité d’endurance » de l’actuel président et redoutent en même temps le retour en force de Donald Trump.
Dans le camp des démocrates et outre le président sortant Joe Biden, deux autres noms apparaissent sur la listes des candidats, il s’agit de Dean Phillips et Marianne Williamson.
Le premier est qualifié de « trouble-fête ». Inconnu du grand public, cet élu du Minnesota s’est lancé dans la bataille à la surprise générale en octobre. A 54 ans, il estime que le parti « doit se tourner vers le futur » pour battre Donald Trump.
Marianne Williamson avait tenté sa chance sans succès en 2020. Autrice à succès, elle défend des valeurs progressives, sur le climat et la lutte contre le racisme.
Chez les républicains, Donald Trump, revanchard, figure en tête de liste qui comporte également Ron DeSantis, Tim Scott, Vivek Ramaswamy, Nikki Haley et Chris Christie.
Battu par Joe Biden en 2020, Donald Trump veut devenir le premier ex-président depuis Grover Cleveland en 1892 à remporter un second mandat après avoir perdu une réélection. Malgré des inculpations en série, Trump reste plus populaire que jamais parmi l’électorat républicain. Malgré la menace de quatre procès au pénal en 2024, le milliardaire pourrait avoir plié la primaire dès le « Super Tuesday », avec une quinzaine d’Etats qui votent le 5 mars.
DeSantis ne parvient pas à attaquer son ancien mentor Donald Trump, qui a fait l’impasse sur les trois premiers débats télévisés. S’il veut avoir la moindre chance, le gouverneur de Floride devra créer la surprise lors du caucus de l’Iowa, qui lance la primaire le 15 janvier.
Nikki Haley, ancienne gouverneure de la Caroline du Sud, est forte de son expérience d’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU. Après deux bons débats télé, elle continue de grimper dans les sondages et de séduire les « méga-donateurs » républicains qui cherchent une alternative à Donald Trump.
A 38 ans, Vivek Ramaswamy qui a fait fortune dans les biotechs, a réussi à faire le buzz avec ses raps d’Eminem et ses propositions extrêmes, comme supprimer les syndicats enseignants ou interdire la discrimination positive. Apprécié par Donald Trump, Ramaswamy s’est fait torpiller par ses concurrents lors du second débat.
Chris Christie, ancien procureur, livre dès qu’il peut un réquisitoire anti-Trump, qu’il avait pourtant soutenu en 2016. Mais l’ex-gouverneur du New Jersey, qui se dit persuadé que l’ancien président sera condamné lors de son procès sur l’élection de 2020, ne décolle pas dans les sondages, et il pourrait ne pas faire long feu.
Par ailleurs, Robert Kennedy Jr, neveu de JFK pourrait, selon les observateurs, peser dans un duel Trump-Biden. Robert Kennedy Jr, qui briguait à 69 ans l’investiture démocrate, a renoncé pour se présenter directement à la présidentielle du 5 novembre comme candidat indépendant (sans étiquette). Connu pour ses positions antivax parfois complotistes, RFK Jr aura sans doute du mal à être présent sur les listes dans tous les Etats. Mais l’ancien avocat environnementaliste, qui mise sur un programme populiste, semble particulièrement séduire les jeunes et les indépendants.
Même absent des débats télévisés , Trump demeure le grand favori pour remporter le ticket du parti républicain pour rivaliser avec le président Joe Biden lors des élections générales de 2024.
Un récent sondage réalisé par le New York Times et Siena College fait ressortir que l’homme d’affaires s’imposerait face à son rival démocrate dans cinq États clés (Arizona, Géorgie, Michigan, Nevada et Pennsylvanie) par une marge oscillant entre 3 et 10%. Ce sondage marque un tournant surtout que Biden avait remporté ces États en 2020 face à Trump.