Les premiers électeurs nigériens ont commencé à voter dimanche pour la présidentielle qui doit déboucher sur une première transition démocratique entre deux présidents élus dans ce pays pauvre marqué par les coups d’Etat et en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
Au bureau de Dar-es-Salam, un quartier populaire de Niamey, les premiers électeurs ont commencé à voter vers 09H00 (08H00 GMT) soit avec environ une heure de retard sur l’horaire prévu.
Les bureaux doivent fermer à 19H00, mais ont comme consigne de prolonger leur ouverture pour assurer 11 heures de vote en cas de retard.
« J’attends du président nigérien en premier la sécurité, la santé, le progrès et la démocratie », a affirmé à l’AFP Aboubakar Saleh, un blanchisseur de 37 ans, sans vouloir dévoiler son vote.
Issaka Soumana, chauffeur routier, 52 ans, veut lui « que ça change. Le Niger ne va pas. Notre pays doit émerger », dit-il, brandissant son pouce taché d’encre, montrant qu’il a déposé son bulletin dans l’urne.
Quelque 7,4 millions d’électeurs sur 23 millions d’habitants de ce pays sahélien à la démographie galopante sont attendus pour cette présidentielle couplée à des législatives.
Trente candidats sont en lice pour le scrutin, qui suscite « peu d’engouement » de la population, selon un connaisseur de la politique nigérienne.
Cette source souligne l’absence de renouvellement de la classe politique, avec deux anciens présidents (Mahamane Ousmane et Salou Djibo) et deux anciens Premiers ministres (Seini Oumarou et Albadé Abouba) parmi les candidats, pour une moyenne d’âge de plus de 60 ans, dans un pays où la population est très jeune.
Mohamed Bazoum, bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou est grand favori du scrutin.
Agé de 60 ans, cet ancien ministre de l’Intérieur vise une victoire dès le premier tour, ce qui n’a jamais été réalisé auparavant.
Bazoum, qui bénéficie de la machine électorale de son parti et de l’Etat, a promis de mettre l’accent sur la sécurité et l’éducation, notamment pour les jeunes filles alors que le pays détient le record mondial de fécondité (7,6 enfants par femme).
Sur le plan sécuritaire, deux attaques meurtrières se sont produites à l’approche du scrutin, une dans l’ouest (7 soldats tués le 21 décembre) où sévit régulièrement l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et une dans l’est revendiquée par Boko Haram (34 morts le 12 décembre).